Coranavirus : plusieurs traitements à l’étude

17 Février 2020
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Les États-Unis ont annoncé mardi 4 février leur collaboration avec le laboratoire pharmaceutique Regeneron afin de développer un traitement contre le nouveau coronavirus à l'aide d'une catégorie de médicaments ayant servi contre le virus Ebola. Regeneron a développé une combinaison, baptisée REGN-EB3, de trois anticorps monoclonaux qui a permis, en 2019, d'améliorer de manière significative le taux de survie de personnes touchées par le virus Ebola en République démocratique du Congo. Le partenariat annoncé le 4 février entre le gouvernement américain (FDA) et Regeneron concerne ce traitement à base d'anticorps monoclonaux. Les anticorps monoclonaux sont des copies créées en laboratoire d'un certain type d'anticorps. C’est une forme d'immunothérapie. Ils se fixent à certaines protéines d'un virus, neutralisant sa capacité à infecter les cellules humaines. Ailleurs, d’autres équipes de chercheurs-euses se sont aussi lancées dans la recherche d’un traitement voire d’un vaccin. La création d’un vaccin pourrait être longue et complexe. Elle n’est pas envisagée avant 2021. En France, l’Institut Pasteur a mobilisé certaines de ses équipes. Le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'Institut d'immunologie, inflammation, infection et microbiologie (I3M) à l'Inserm et expert auprès de l'Organisation mondiale de la santé, a indiqué, fin janvier, que « trois stratégies sont à un niveau avancé », lors d'une conférence de presse à Paris. La première consiste à utiliser le Kaletra (lopinavir et ritonavir) seul, un médicament anti-VIH. « Un certain nombre de collègues chinois l'ont utilisé en Chine dans le cadre des essais cliniques, dont on n'a pas encore les résultats », a indiqué le chercheur et clinicien, cité par l’AFP. La deuxième option est d'associer Kaletra à l'interféron, une combinaison déjà utilisée sur le coronavirus Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) dans un essai clinique en cours.  La troisième repose sur le remdesivir, un antiviral ayant servi dans le passé contre le virus Ebola. « L'OMS va commencer assez rapidement un essai clinique randomisé international (fondé sur des tests comparatifs avec tirage au sort, ndlr). En attendant, on voudrait, au moins, utiliser des traitements chez des patients [dont l’état de santé est grave », a indiqué le professeur Yazdanpanah. « Les chercheurs-euses peuvent s'inspirer des travaux sur les deux autres coronavirus Srars et Mers à l'origine d'épidémies mortelles, celle du Mers étant toujours en cours. Mais la possibilité de cultiver ce nouveau coronavirus, « permet aussi de tester des molécules, dont certaines déjà disponibles pour d'autres pathologies », a souligné Yazdan Yazdanpanah.