Covid-19 : accélérer la vaccination

6 Janvier 2021
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La campagne de vaccination des Français-es contre la Covid-19 « doit probablement s'accélérer », mais en maintenant la même stratégie, a estimé lundi 4 janvier 2021, Élisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé (HAS). « La stratégie reste : priorité sur les personnes les plus vulnérables, et les professionnels de santé, en élargissant quand on peut, si on a le nombre de doses nécessaire », a-t-elle indiqué sur France Inter. « Pour nous la stratégie reste la même. La mise en œuvre de la stratégie doit probablement s'accélérer », a-t-elle ajouté. La professeure Élisabeth Bouvet a écarté l'idée d'administrer le vaccin aux personnes volontaires en priorité : « Compte tenu du nombre de doses qui, je le rappelle, est limité actuellement, on ne peut pas le distribuer comme ça aux gens qui en ont envie, alors qu'ils n'ont pas de risques ». Interrogée sur le rythme de cette vaccination, elle a répondu que ce n'était pas le choix de cette institution qui conseille le gouvernement. « Il n'a jamais été demandé qu'il y ait cette lenteur », a dit l'infectiologue. « Je crois qu'il faut être extrêmement positif et rappeler les éléments optimistes de cette vaccination et arrêter de se flageller, de la même manière qu'aujourd'hui il faut arrêter de dire que c'est un désastre », a-t-elle souligné. « Il ne faut pas exagérer : on a commencé de vacciner il y a une semaine, on ne peut quand même pas parler de désastre », a-t-elle commenté. Il n’en reste pas moins que des critiques demeurent. Ainsi, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot a dénoncé (4 janvier) le « fiasco » de la stratégie vaccinale française ; stratégie dont Emmanuel Macron est, selon lui, responsable. Il a fustigé lors d’une interview sur Radio Classique un gouvernement qui a lancé « à reculons » la campagne de vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Selon lui, le gouvernement français aurait fait le pari de privilégier le vaccin de Sanofi (labo français) qui a pris du retard, avec une « forme de réticence vis-à-vis de Pfizer ». Yannick Jadot juge que cette situation met la France « dans une situation dramatique » et qu’elle est le résultat d'un « mélange d'amateurisme, d'incompétence, de prétention, d'arrogance ». Pour lui, Emmanuel Macron « a failli » et doit être considéré comme le seul responsable : « le président de la République s'est autodésigné généralissime de la guerre contre la Covid et aujourd'hui, faisant le constat de l'échec de sa propre stratégie, y compris dans la méthode, met le blâme sur les premiers de tranchée, les soldats, les fonctionnaires », a-t-il dénoncé.  L'extrême lenteur de la campagne de vaccination en France suscite une pluie de critiques, le président de la région Grand Est, Jean Rottner (LR), dénonçant même « un scandale d'État ».  Tentant d'étouffer la polémique, le gouvernement a annoncé avancer au 4 janvier le début de vaccination pour les soignants-es, ainsi qu'une accélération de l'arrivée des doses et un renforcement des moyens pour les transférer aux Ehpad.

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Portrait de jl06

INTERVIEW - Invité de LCI ce mercredi, Hervé Morin, président de la région Normandie, annonce s'être rapproché d'un laboratoire afin de "vacciner le plus massivement et le plus rapidement possible".06 janv. 09:41

"Des chiffres pathétiques, médiocres et mauvais" : c'est le constat amer que fait Hervé Morin après les débuts compliqués de la campagne de vaccination en France, malgré un coup d'accélérateur donné par l'exécutif ces derniers jours pour rattraper le retard accumulé. Dans son fief, la Normandie, seulement "quelques dizaines ou une centaine de personnes" ont été vaccinées. 

"Pour l'instant, les vaccins commencent à arriver. Il y a eu un début de vaccination sur le CHU de Rouen, je crois savoir qu'ils sont arrivés hier (mardi), 24 heures avant la date prévue. Ça montre à quel point cela est complétement huilé et organisé", a affirmé, sur le ton de la dérision, le président "Les Centristes" de la région Normandie, invité de LCI ce mercredi 6 janvier. 

Des politiques otages de la bureaucratie- Hervé Morin, président de la région Normandie.

"On a des politiques qui sont otages de la bureaucratie, des politiques qui globalement avalent ce qu'on leur présente", a tancé l'ancien ministre de la Défense des deux premiers gouvernements Fillon, s'appuyant sur l'exemple du consentement dans les Ehpad

"La double autorisation des enfants pour faire en sorte qu'on autorise que la personne puisse être vaccinée, vous imaginez ce que ça représente en termes administratifs, avec des délais là aussi de rétraction. Quand les médecins et les infirmières vont arriver dans les Ehpad, on aura deux populations : ceux pour lesquels on aura pu récupérer l'accord et les autres", a-t-il regretté, alors qu'il y a "40% des Français qui veulent se faire vacciner. Il y a largement de quoi vacciner."

Face à la lenteur du processus, pour lequel les élus n'ont "pas été consultés", Hervé Morin a fait part de son intention de reprendre la main dès que possible. "Il faut vacciner le plus massivement et le plus rapidement possible. Je suis en discussion avec un laboratoire pour faire en sorte que lorsqu'il y aura plus de vaccins produits à travers le monde, que nous puissions, nous régions, acheter des vaccins pour que tous ceux qui vont bosser le matin puissent être vaccinés", a-t-il déclaré, sans préciser le fabricant approché ni le nombre de doses négociées. 

"En avril-mai dernier, j'ai fait en sorte en cinq jours que toutes les entreprises qui souhaitaient des masques puissent en avoir. (...) On évite des morts en vaccinant le plus rapidement possible."