Covid-19 : des millions de pauvres en plus

16 Octobre 2020
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L'année 2020 aurait dû être marquée par une nouvelle réduction de l'extrême pauvreté. Ce ne sera pas le cas du fait de la crise sanitaire de la Covid-19. Entre 88 et 115 millions de personnes supplémentaires ne vivront qu'avec 1,90 dollar par jour, soit moins du prix d'un café dans un pays avancé, indique l’AFP. Parmi eux-elles, de plus en plus de citadins-nes. « La réduction de la pauvreté a subi son pire revers depuis des décennies, après près d'un quart de siècle de déclin constant de l'extrême pauvreté dans le monde », résume la Banque mondiale dans un rapport sur la pauvreté publié le 8 octobre. Le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté devrait continuer à augmenter pour s'élever à 150 millions d'ici 2021. Huit nouvelles personnes pauvres sur dix se trouveront dans des pays à revenus intermédiaires. « Les nouveaux pauvres sont plus urbains, mieux éduqués et moins susceptibles de travailler dans l'agriculture que ceux qui vivaient dans l'extrême pauvreté avant le Covid-19 », soulignent également les auteurs-rices du rapport.  Ils-elles travaillent davantage dans les secteurs des services, la construction ou encore l'industrie, ajoutent les auteurs-rices. L'extrême pauvreté, dont le seuil est fixé à moins de 1,90 dollar par jour, devrait toucher entre 9,1 % et 9,4% de la population mondiale en 2020. Le rapport fait apparaître qu'une grande partie des « nouveaux pauvres » sera concentrée dans des pays qui enregistraient déjà des taux de pauvreté élevés. L'Afrique subsaharienne est « une région qui devrait maintenant abriter environ un tiers des personnes nouvellement appauvries par la Covid-19 », poursuit-il.  « Quatre personnes sur cinq vivant sous le seuil de pauvreté international résident dans des zones rurales bien que la population rurale ne représente que 48 % » de la population totale, détaille le rapport.  Si la pandémie est largement responsable du renversement de tendance brutal, les progrès dans la réduction de la pauvreté avaient déjà marqué le pas avant la récession actuelle, expliquent toutefois les auteurs-rices dont l'économiste Samuel Freije-Rodriguez et le sociologue Michael Woolcock. Les effets de la crise sanitaire actuelle se feront, eux, certainement sentir dans la plupart des pays jusqu'en 2030.