Covid-19 en hausse

24 Septembre 2022
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Quelque 33 263 nouveaux cas de Covid-19 ont été comptabilisés jeudi 16 septembre, contre 19 866 une semaine plus tôt. Une reprise épidémique due à la conjonction de deux phénomènes, expliquent les autorités de santé françaises. Cette augmentation laisse présager une possible huitième vague de l'épidémie au sortir de l'été, dont l'ampleur reste difficile à prévoir. « Le scénario le plus probable est celui d'un pic épidémique à la rentrée », affirmait mi-août la professeure Brigitte Autran, tout juste nommée présidente du comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, le successeur du Conseil scientifique. Depuis plusieurs jours, les contaminations ont recommencé à progresser. « La circulation du Sars-CoV-2 est repartie à la hausse après plusieurs semaines d'amélioration de la situation épidémique », observe ainsi Santé publique France dans son point hebdomadaire. « Depuis deux jours, le taux de reproduction du virus (le fameux R, NDLR) est supérieur à 1, ce qui est le signal robuste d'une reprise épidémique », a affirmé à l’AFP l'épidémiologiste Mircea Sofonea. Autre indicateur : le nombre de tests (852 500) a augmenté de 9 % la semaine du 5 au 11 septembre, a indiqué (16 septembre) la Drees, le service statistique des ministères sanitaires et sociaux. Ils ont notamment fortement augmenté chez les moins de 16 ans (+ 56 %). « Le nombre de tests PCR n'est pas très élevé actuellement et ne permet pas de faire des analyses très fiables, mais la tendance semble confirmer à tout le moins un arrêt de la décrue épidémique et possiblement un rebond, prémisse d'une possible nouvelle vague pandémique », a analysé l'épidémiologiste Antoine Flahaut, pour l’AFP. « La reprise a certainement commencé il y a plus d'une semaine, mais on ne peut l'attester statistiquement que depuis deux jours », a relevé de son côté Mircea Sofonea. Déclin immunitaire et brassage, les deux responsables ? La conjonction de deux phénomènes pourrait expliquer cette reprise. D'abord, un certain déclin immunitaire dans une population qui a parfois été contaminée ou a reçu son dernier vaccin il y a de nombreux mois. Or la protection contre l'infection s'érode avec le temps. Ensuite, le contexte de rentrée, scolaire et professionnelle, qui favorise davantage les brassages de population. La hausse des contaminations est « principalement portée par les moins de 20 ans », à commencer par les 0-9 ans (+ 111 %, sur la semaine du 5 au 11 septembre), relève Santé publique France. Si une huitième vague devait se produire, il semble encore difficile de prévoir son ampleur. En effet, on ne sait pas précisément à quel point la population est actuellement immunisée. « On va rester dans un certain brouillard pendant au moins les deux prochaines semaines », prédit encore Mircea Sofonea. En se fondant uniquement sur les dynamiques observées lors des deux précédentes vagues, « on ne devrait pas courir le risque d'une saturation hospitalière », selon lui. Face à cela, la France pourrait encore essayer d'accroître la couverture vaccinale face à une nouvelle vague. Malgré les préconisations des autorités sanitaires, seuls environ 30 % des plus de 60 ans ont reçu une deuxième dose de rappel. Dans quelques semaines, les vaccins bivalents (qui cible aussi le variant Omicron) seront disponibles en France. Mais les personnes les plus à risque sont invitées à ne pas attendre pour recevoir leur quatrième dose. En début de semaine prochaine, la Haute Autorité de santé (HAS) va préciser l'articulation de ces nouveaux vaccins dans la stratégie vaccinale française.