Covid-19 et PVVIH

23 Janvier 2021
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Un an après le début de la pandémie mondiale, que sait-on aujourd’hui des risques de formes graves et de mortalité liée à la Covid-19 chez les personnes vivant avec le VIH ? La European Aids Clinical Society (EACS) qui a pour mission de promouvoir des soins de qualité, la recherche et l'éducation sur le VIH et les infections associées en vue de réduire sa charge sur l'Europe, a publié un communiqué le 15 janvier pour faire le point sur la situation. L’EACS cite une récente étude  menée à grande échelle au Royaume-Uni. Après avoir fait des ajustements statistiques sur l’âge, le sexe, le poids, le tabagisme et la couleur de peau, les chercheurs-es sont arrivés-es à la conclusion suivante : « Les personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni semblent avoir un risque accru de mortalité liée à la Covid-19 ». Point de vigilance, la EACS admet que cette étude manque de données. En effet, les chercheurs-es  n’ont pas pu obtenir des indicateurs prédictifs de mortalité tels que les hospitalisations liées à des maladies graves car les données médicales concernant les personnes vivant avec le VIH sont considérées très sensibles au Royaume-Uni et la NHS (équivalent de la Sécurité Sociale en France) n’a pas le droit de les transférer à d’autres instances. Pour la même raison, les chercheurs-es n’ont pas pu obtenir les données concernant les traitements antirétroviraux, la charge virale et le taux de CD4 des personnes vivant avec le VIH dont le certificat de décès indiquait la Covid-19 comme cause. Par ailleurs, le 11 décembre dernier, la revue scientifique The Lancet publiait une analyse de cette étude rédigée par Laura J Waters et Anton L Pozniak qui insistait sur le fait que ce manque de données exigeait une grande prudence dans l’interprétation du taux de mortalité observé. Enfin, l’article met en avant une information importante : pas de surmortalité liée à la Covid-19 observée chez les personnes vivant avec le VIH qui n'avaient pas de comorbidités. La EACS cite une autre étude menée en Afrique du Sud et présentée à la Conférence AIDS 2020 en juillet dernier et tire la conclusion suivante : « Dans l’étude menée en Afrique du Sud, parmi les personnes vivant avec le VIH, un risque de surmortalité était associé à un nombre de CD4 inférieur à 200/mm3 ». L’organisme précise dans son communiqué que les données actuelles indiquent que les formes sévères de Covid-19 augmentent avec l’âge, le genre (les hommes sont plus touchés), certaines comorbidités comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité et les maladies pulmonaires et cardiovasculaires et un taux de CD4 inférieur à 350/mm3. En conclusion, la EACS préconise que toutes les personnes vivant avec le VIH qui ont une co-morbidité et/ou une charge virale non contrôlée et/ou ou un taux de CD4 inférieur à 350/mm3 aient un accès prioritaire à la vaccination contre le virus du Sars-CoV2.

Commentaires

Portrait de sonia

Il faut préciser le dernier paragraphe :

En conclusion, la EACS préconise que toutes les personnes vivant avec le VIH qui ont une co-morbidité et/ou une charge virale non contrôlée et/ou ou un taux de CD4 inférieur à 350/mm3 aient un accès prioritaire à la vaccination contre le virus du Sars-CoV2." source seronet.info 

 

On est bien d'accord que l'accès prioritaire à la vaccination concerne que les deux vaccins de pfitzer et moderna à arn messager. 

Pour ce qui est du vaccin à vecteur viral non replicatif comme Astrazeneka britannique ou Spoutnik 5 russe, il ne faut surtout pas se faire vacciner si la charge virale vih est détectable et si les CD4 < 500.

C'est la raison pour laquelle les personnes seropositives au vih ne peuvent se faire vacciner pour la fièvre jaune par exemple et doivent disposer d'un passeport vaccinal indiquant cette impossibilité.

Comme tous les patients immunodéprimés, les personnes infectées par le VIH ne doivent pas recevoir de vaccins comprenant un agent infectieux vivant, même si sa virulence est atténuée. Les vaccins vivants atténués contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la fièvre jaune, la varicelle et la tuberculose sont en principe contre-indiqués...