Covid-19 et traitement au plasma

1 Septembre 2020
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Donald Trump a annoncé le 23 août l'autorisation en urgence de la transfusion du plasma sanguin de personnes guéries du coronavirus à des personnes hospitalisées, un traitement déjà largement utilisé aux États-Unis. L'agence américaine du médicament (FDA) avait devancé l’annonce présidentielle en annonçant cette autorisation en urgence. Critiqué pour sa gestion de la pandémie, Donald Trump cherche à se relancer en s'appuyant sur des avancées thérapeutiques, même si aucun traitement efficace ou vaccin ne sont attendus avant le scrutin présidentiel du 3 novembre, indique l’AFP. La transfusion de ce plasma qui contient des anticorps vise à permettre aux personnes malades d'éliminer plus vite le virus et de limiter les dégâts sur l'organisme. Si le traitement a déjà produit des résultats, son efficacité exacte fait encore débat. Des études (dont une en France) sont d’ailleurs en cours.  Fidèle à son registre habituel, Donald Trump a qualifié l'annonce de « percée historique » pour le traitement de la Covid-19, de nature à « sauver un nombre considérable de vies ». Il n’a pas mentionné que la FDA autorisait déjà la transfusion de plasma de personnes remises du coronavirus sous certaines conditions, dans le cadre d'essais cliniques ou pour des malades en situation désespérée. Ainsi plus de 70 000 personnes ont déjà reçu une transfusion de plasma prélevé sur des personnes convalescentes, selon le ministre américain de la Santé, Alex Azar. L'autorisation délivrée le 23 août va permettre d'élargir le nombre des personnes susceptibles de recevoir une telle transfusion. La FDA a néanmoins rappelé qu'il n'existait pas, pour l'heure, de preuve formelle que l'utilisation de plasma était efficace. « Le plasma de personnes convalescentes marche probablement, même s'il faudrait le confirmer par des essais cliniques, mais pas comme traitement d'urgence pour des patients gravement atteints », a prévenu le docteur Len Horovitz, interne spécialisé en pneumologie à l'hôpital Lenox Hill de New York.  Selon lui, il serait plus efficace s'il était administré aux tout premiers signes de la maladie, ce qui sera désormais possible en vertu de la nouvelle autorisation. Donald Trump a appelé les personnes remises du coronavirus à faire don de leur plasma, via une plateforme nationale en ligne.  Le traitement au plasma a déjà été autorisé en France, en Autriche, en Suisse, à Cuba ou en Chine.  Une société polonaise de biotechnologie, Biomed Lublin, a annoncé, cette semaine, le lancement de la première phase de production d'un médicament contre la Covid-19 à base de plasma de personnes guéries.