Covid-19 et VIH : une étude

3 Juillet 2021
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Une nouvelle étude réalisée au Canada, CovaxHIV, s’intéresse à la réponse immunitaire des personnes vivant avec le VIH qui ont été infectées par le coronavirus Sars-CoV-2 ou qui ont été vaccinées contre la Covid-19.  Les données scientifiques qui seront produites par cette étude permettront de mieux comprendre la réponse immunitaire, l’innocuité et l’efficacité de la vaccination chez cette population qui a été peu étudiée, concernant la Covid. « Nous espérons cibler une population de personnes qui ont été exclues des grands essais cliniques avec le vaccin, parce que souvent dans les essais cliniques, on essaie de recruter des gens qui ne sont pas trop malades, (…) qui n’ont pas trop de maladies secondaires », a expliqué la docteure Cecilia Costiniuk (Université McGill) à La Presse canadienne (16 juin), qui participe à CovaxHIV. Quatre cents personnes vivant avec le VIH seront recrutées dans des cliniques de Montréal, d’Ottawa, de Toronto et de Vancouver. La première partie de l’étude évaluera la réaction des anticorps pour combattre le Sars-CoV-2, jusqu’à un an après la vaccination. Ces données seront comparées aux réactions immunitaires d’un groupe témoin de 100 personnes qui ne sont pas séropositives au VIH, explique La Presse canadienne. CovaxHIV entend cibler les groupes et personnes qui ont été exclus-es des études cliniques qui ont mené à l’approbation des vaccins contre la Covid-19, dont les personnes séropositives au VIH ou encore celles qui, en plus du VIH, présentent des comorbidités comme le diabète ou l’hypertension. « On cherche des personnes comme celles qu’on verrait dans une clinique véritable, pas des personnes idéales, mais surtout des gens qui ont des problèmes de santé parce que nous savons que ce sont surtout eux qui sont à risque de problèmes comme la mortalité reliée à la Covid », souligne la docteure Costiniuk. Les chercheurs-ses savent déjà que les personnes qui sont vaccinées après avoir été infectés-es par le Sars-CoV-2 généreront une réponse immunitaire beaucoup plus forte. L’étude permettra de voir ce qu’il en est chez les gens qui vivent avec le VIH. Des expériences antérieures ont déjà montré que la vaccination doit être adaptée pour être efficace chez ces personnes. « On sait que pour des maladies comme la grippe, l’hépatite B et le pneumocoque, [les personnes séropositives, ndlr] ne montrent pas une réponse immunitaire au vaccin aussi bonne que les gens non-VIH », explique la docteure Costiniuk au journal. « Alors dans le passé, il y a eu des essais cliniques pour donner une double dose du vaccin ou des (adjuvants) supplémentaires. Nous soupçonnons que les gens avec le VIH n’auront pas une aussi bonne réponse au vaccin (contre la Covid-19) comparativement aux gens qui n’ont pas le VIH.» Il sera ensuite possible de comparer la réponse immunitaire des gens vivant avec le VIH à la réponse immunitaire d’autres populations dont le système immunitaire est affaibli, comme les personnes âgées ou les personnes atteintes du cancer, ce qui aidera à comprendre « comment différents types d’immunosuppression affectent la réponse immunitaire au vaccin contre la Covid-19 ». La deuxième partie de l’étude portera sur l’efficacité du vaccin chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux personnes séronégatives.