Covid-19 : inquiétude en Europe

28 Septembre 2020
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L’Espagne et six autres pays de l’Union européenne (Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la République tchèque et Malte) affichent une évolution de l’épidémie de Covid-19 suscitant une « grande inquiétude » et synonyme de mortalité accrue, s’est inquiété (24 septembre) le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Selon un nouveau rapport d’évaluation des risques de l’agence européenne chargée de surveiller les épidémies, ce groupe de pays affiche « une proportion plus élevée de cas graves ou d’hospitalisations », avec une hausse de la mortalité « déjà observée » ou « qui pourrait l’être bientôt ». L’inquiétude dans ces sept pays vient notamment du fait que la remontée des cas concerne les personnes âgées, là où d’autres pays européens voient surtout des hausses de cas de Covid-19 chez des adultes plus jeunes, et donc moins à risques. Cette dernière situation concerne le Royaume-Uni et douze pays de l’UE (France, Autriche, Danemark, Estonie, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Belgique et Suède), selon l’agence européenne de santé basée à Stockholm. Reste que ces derniers jours, la majorité de cette catégorie de pays « semble se rapprocher des critères de classification en grande inquiétude », notamment du fait de nouveaux cas chez les personnes âgées, souligne l’ECDC. Enfin, sont considérés comme dans une situation stable les pays restants, où le risque est « faible » pour la population générale et « modéré » pour les personnes à risque : Allemagne, Italie, Pologne, Finlande, Grèce, Chypre, Lituanie et, hors de l’UE, Norvège, détaille  l’AFP. L’ECDC souligne que dans l’UE « la vulnérabilité de la population reste élevée, les données de prévalence disponibles suggérant que le niveau d’immunité dans la population est inférieur à 15 % dans la plupart des régions de l’UE et du Royaume-Uni ». « Ce que nous observons dans de nombreux pays, pas seulement en Espagne, c’est qu’une large part des contaminations actuelles est due à des réunions privées, des grands dîners de famille ou toutes sortes de réunions avec des amis ou des proches », a souligné, pour sa part, la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides.

En France, de nouvelles décisions prises par le gouvernement concernant certaines villes et zones suscitent des désaccords et polémiques. Ainsi, Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, a fait part (24 septembre) de son « désaccord » face aux mesures restrictives dévoilées le 23 septembre par le gouvernement français pour tenter d'endiguer la propagation du coronavirus. Paris et sa petite couronne, de même que Lille, Toulouse, Saint-Étienne, Rouen, Grenoble, Montpellier et Rennes, ont été placées en zone « d'alerte renforcée », avec fermeture des bars au plus tard à 22 heures, réduction à 1 000 personnes de la jauge des rassemblements, fermeture des salles de sports et gymnases et autres salles des fêtes et interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans l'espace public notamment. « La grande majorité de nos cafetiers et de nos restaurateurs ont vraiment fait des choses belles sur l'espace public et sérieusement, et je veux aujourd'hui leur apporter tout mon soutien par rapport aux mesures restrictives qui ont été prises, et malheureusement sans aucune concertation », a réagi Anne Hidalgo. Elle a précisé n'avoir été prévenue par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qu'une heure avant ses annonces devant la presse. Dans la métropole Marseille-Aix et en Guadeloupe, le resserrement du dispositif sanitaire est encore plus dur. Classés en zone d'alerte maximale, ces territoires vont devoir mettre en œuvre à partir du lundi 28 septembre une fermeture totale des bars et des restaurants, de même que tous les établissements recevant du public, « sauf s'il existe un protocole sanitaire strict », a précisé le ministre. L'annonce a provoqué la colère à Marseille. "J'apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la mairie de Marseille n'a pas été consultée. Rien dans la situation sanitaire ne justifie cette annonce. Je n'accepte pas que les Marseillais soient victimes de décisions politiques que personne ne peut comprendre », a commenté Michèle Rubirola, la maire (écologiste/gauche) de Marseille.