Covid-19 : la chloroquine à l'essai

22 Mars 2020
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Une vingtaine d’essais cliniques sont en cours en Chine pour évaluer l’effet de la chloroquine (Nivaquine), un médicament antipaludéen, ou d'un analogue l’hydroxychloroquine (Plaquenil) contre le virus le Sars-CoV-2 qui cause l'infection à Covid-19. En France, un essai est en cours de réalisation. Il est coordonné par le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection (Marseille). Des résultats préliminaires ont été évoqués lundi 16 mars dans une vidéo par le chercheur lui-même, les résultats préliminaires semblent spectaculaires : au bout de six jours de traitement par Plaquenil, 25 % seulement des patients-es seraient encore porteurs du virus ; alors que 90 % de ceux-lles qui n’ont pas reçu ce traitement sont toujours positifs. La charge virale à J+6 serait encore plus basse chez les malades traités en plus par un antibiotique, l’azithromycine. Dans sa présentation, le professeur Raoult ne précise pas si ces résultats portent sur l’ensemble des 24 malades prévus dans le protocole, une publication scientifique est attendue, indique le Quotidien du Médecin. Pour ce spécialiste des maladies infectieuses, membre du conseil scientifique sur le nouveau coronavirus qui vient d’être mis en place par le ministre de la Santé, il y a suffisamment d’arguments pour utiliser dès maintenant ce traitement, très peu onéreux, chez des malades du Covid-19. « En Chine, en Iran, en Corée du Sud, en Arabie saoudite, l’hydroxychloroquine et la chloroquine font déjà partie des protocoles thérapeutiques, conseillés par des experts, pour certains de renommée mondiale. Il y a urgence à organiser de telles recommandations en France, et c’est ce que j’ai proposé aux autorités sanitaires », indique-t-il, cité par le journal médical. D’autres équipes hospitalières françaises ont manifesté leur intérêt pour le protocole marseillais, qui est proposé, on ne sait pas à quelle échelle, à des patients-es hospitalisés-es, hors cadre d’étude clinique. De son côté, le gouvernement a indiqué (17 mars) que ces essais cliniques menés à Marseille vont être étendus. C’est ce qu'a indiqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. « J'ai pris connaissance des résultats et j'ai donné l'autorisation pour qu'un essai plus vaste par d'autres équipes puisse être initié dans les plus brefs délais sur un plus grand nombre de patients », a, de son côté, indiqué lors d'une conférence de presse téléphonique le ministre de la Santé, Olivier Véran. Ce dernier a émis l'espoir que ces nouveaux essais permettraient « de conforter les résultats intéressants » obtenus par le professeur Raoult. Mais « il est absolument fondamental d'asseoir toute décision de politique publique en santé sur des données scientifiques validées, et les processus de validation, on ne peut pas négocier avec », a souligné le ministre. Ces nouveaux essais cliniques portant sur la chloroquine seront réalisés avec une équipe indépendante du professeur Raoult, qui mène ces essais à Marseille et en a réclamé l’extension, a précisé Sibeth Ndiaye en soulignant avec prudence qu’à ce stade nous n’avons pas de preuve scientifique que ce traitement fonctionne. D'ailleurs, plusieurs experts-es appellent à la prudence en l’absence d’études plus poussées et en raison des effets indésirables de ce traitement qui peuvent être graves, notamment en cas de surdosage. De son côté, le laboratoire Sanofi s'est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de son traitement antipaludique. Mardi 17 mars, un porte-parole du laboratoire a précisé que le groupe se tenait prêt à travailler avec les autorités de santé françaises « pour confirmer ces résultats ».

Commentaires

Portrait de fil

Le monde de la recherche se mobilise pour vaincre la COVID-19. Certains médicaments déjà sur le marché suscitent beaucoup d’espoir. Et certains rêvent à un vaccin dès l’automne. Mais comme une douche froide, des résultats décevants sont arrivés de Chine mercredi. Tour d’horizon des médicaments et vaccins en préparation.

https://www.lapresse.ca/covid-19/202003/20/01-5265765-objectif-guerison.php

Portrait de jl06

Le plus dur pour les français en général sera la rigueur , pays latin , peutêtre la peur pourra jouer .....

40 jours après les chinois sont toujours en confinement .....même avec plus aucun cas ! 

Une page se tourne brutalement .....en attendant les médicaments ,

JL

 

Portrait de jl06

Oui, des masques de plongée Decathlon servent bien de respirateurs en Italie

Un masque intégral de plongée transformé en respirateur artificiel en Italie

Un masque intégral de plongée transformé en respirateur artificiel en Italie

Des patients atteints par le coronavirus Covid-19 sont-ils équipés de respirateurs fabriqués à partir de masques de plongée Decathlon ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, la réponse est oui. Explications. 25 mars 07:34 Avec plus de 6.000 victimes, l'Italie paie un très lourd tribut dans la pandémie mondiale du coronavirus Covid-19. Dans le stade le plus avancé de la maladie, les poumons des malades sont comme attaqués par le virus, ce qui entraîne de grandes difficultés pour respirer. L'installation d'un masque respirateur est alors indispensable pour assurer une bonne ventilation. Or, face aux nombre important de patients, le matériel médical vient à manquer. Une situation qui pousse à l'ingéniosité. 

 

Des photos étonnantes circulent largement sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. On peut voir des patients équipés de respirateurs fabriqués à partir de masques de plongée Decathlon. Ceci n'est pas une fake news : l'idée provient d'un médecin et de plusieurs ingénieurs italiens.  

Comment est née cette idée ?

Cette trouvaille est le fruit d'une collaboration entre le docteur Renato Favero, de l’hôpital de Gardone Vol Trompia, et l'entreprise Isinnova, basée à Brecia, dans le nord de l'Italie. Interviewé par le quotidien Corriere della Sera, Alessandro Coraioli, un des inventeurs, raconte. "Le Dr Favero est venu nous proposer l'idée. Il avait entendu parler de notre entreprise par un confrère d'une installation pour laquelle nous créons des valves d'urgence pour respirateurs avec une impression 3D. Nous avons analysé sa proposition et conclu que le masque de Decathlon Easybreath était celui qui correspondait le mieux à sa demande." 

Isinnova contacte alors la société Decathlon en Italie et, comme l'explique à LCI le porte-parole monde du magasin de sport, "la branche italienne a immédiatement accepté de collaborer avec ces ingénieurs. Nous avons fourni les plans techniques du masque pour les aider." 

Quel est ce masque Decathlon ?

Pourquoi les ingénieurs d'Isinnova ont-ils immédiatement pensé au masque de plongée Easybreath ? Ce dernier a été conçu en 2017 par la marque Subea, basée à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Il est présenté comme "le premier masque facial de snorkeling [randonnée sous-marine, ndlr] pour voir et respirer dans l’eau aussi facilement que sur terre." Le nom Easybreath signifie 'respiration facile' en anglais. 

Doté d'une vitre unique recouvrant tout le visage, il permet à son utilisateur d'observer facilement les fonds marins, tout en respirant à la fois par le nez et par la bouche. L'air entre et sort via un tuba placé au sommet du masque. 

Le masque Easybreath de Décathlon permet à son utilisateur de respirer naturellement, par le nez et la bouche − Subea Comment fonctionne le masque modifié ?

Après les explications du Dr. Favero sur le fonctionnement d'un respirateur, les ingénieurs ont démonté un masque Easybreath pour évaluer les changements à effectuer. Puis, à l'aide d'une imprimante 3D, ils ont pu fabriquer les raccords de connexion entre le masque modifié et les tubes hospitaliers. "Nous avons fabriqué des produits aussi standards que possible, capables de s'adapter à la plupart des tuyaux utilisés par les hôpitaux," précisent-ils dans Corriere della Sera

Comme on peut le voir sur les nombreuses photos, les Italiens ont retiré la partie supérieure du tuba qu'ils ont remplacée par leur adaptateur imprimé en 3D. La transmission des plans par Decathlon a permis la réalisation rapide des pièces, notamment pour connaître la dimension exacte de la sortie d'air.  

Le premier prototype a été testé dans deux hôpitaux, à Bresciano et Brescia, et d'après le journal La Repubblica "les résultats sont encourageants." "La valve a été brevetée pour éviter toute spéculation future, mais l'ensemble du projet est disponible en ligne et tout le monde peut télécharger la documentation et imprimer librement la valve, tant qu'ils ne l'utilisent pas à des fins commerciales," souligne Marco Ruocco, l'un des concepteurs. L'utilisation par le patient sera soumise à l'acceptation de l'utilisation d'un appareil biomédical non certifié, à travers une déclaration signée." 

Un masque intégral de plongée transformé en respirateur artificiel en Italie − DR

Sur cette image, on voit l'adaptateur de couleur orange sur lequel sont branchés deux tuyaux de respiration.

Des tests existent-ils en France ?

Contactée par LCI, la porte-parole de Decathlon nous confirme que l'entreprise "travaille et accompagne techniquement quelques centres de recherches en France" actuellement. "Nous réalisons des tests", nous précise-t-on. Mais l'entreprise de matériels de sport veut rappeler que si elle est totalement mobilisée pour soutenir toutes les initiatives visant à lutter contre l'épidémie de coronavirus, ses produits ne sont pas à usage médical et appelle donc à la plus grande prudence. 

D'après la chaîne de télévision RaiNews, la Protection civile de Brescia aurait commandé 500 masques Decathlon ainsi que leurs nouveaux adaptateurs et plusieurs pays européens sont entrés en contact avec les inventeurs italiens.