Covid-19 : la prise en charge en ville

18 Mars 2020
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La Direction générale de la santé (DGS) a publié (mi mars) des recommandations de prise en charge pour les médecins de ville. Suite à l'annonce du passage de la France en phase épidémique, la DGS a publié ses lignes directrices pour la prise en charge des patients-es symptomatiques. Les personnes présentant une forme simple ou modérée sont « invitées à contacter leur médecin traitant, sauf en cas de signe de gravité où la recommandation restera d'appeler le Samu-centre 15 ». En ville, l'examen clinique est majeur et a pour but de vérifier l'absence de signes d'infection respiratoire basse (suivi plus rapproché) et de signes de gravité, en particulier la polypnée (fréquence respiratoire >22/min), oxymétrie de pouls < 90% en air ambiant, pression artérielle systolique < 90 mmHg. Une adaptation de l'organisation des cabinets est à mettre en place, afin de permettre de réduire les consultations pour des prises en charge non urgentes et de structurer la prise en charge des malades du Covid-19. Les signes de gravité suivants sont des indications d'hospitalisation : polypnée (fréquence respiratoire > 22/min) ; oxymétrie de pouls (SpO2)< 90% en air ambiant ; pression artérielle systolique < 90 mmHg ; altération de la conscience, confusion, somnolence ; déshydratation ; altération de l'état général brutale chez le sujet âgé. Les comorbidités favorisant l'évolution péjorative de l'infection sont à rechercher : personnes âgées de plus de 70 ans ; insuffisance respiratoire chronique ou asthme ou mucoviscidose ; insuffisance rénale chronique dialysée ; insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ; cirrhose ; antécédents cardiovasculaires (HTA, AVC, coronaropathie, chirurgie cardiaque) ; diabète insulinodépendant ou présentant des complications secondaires ; immunodépression (médicamenteuse, infection VIH non contrôlée, greffe d'organe, cancer métastasé) ; obésité morbide ; grossesse (précaution). Pour le suivi des patients en ville atteints, quatre modalités de surveillance à domicile sont possibles : auto-surveillance (patient ou entourage) ; suivi médical (déterminé par le médecin, systématique à J6-J8) ; suivi renforcé à domicile par des infirmiers, en complément du suivi médical ; hospitalisation à domicile (HAD) : formalisée par une prescription médicale, accès privilégié aux établissements en cas d'aggravation, surveillance biquotidienne par l'IDE, vigilance accrue en début de 2e semaine (risque d'aggravation). La surveillance à domicile par le patient ou l'entourage repose sur : le confinement à domicile ; la surveillance de la température 2 fois par jour ; la consigne, en cas d'aggravation de l'état général, d'un appel au médecin traitant ou en cas de signes de gravité, d'appeler le SAMU-Centre 15 ; le port d'un masque chirurgical lors d'une intervention d'un professionnel de santé ou d'une consultation médicale. En cas de suspicion forte de Covid-19 (infection respiratoire basse chez un-e patient-e ayant pu être en contact avec un cas confirmé), la durée de l'arrêt de travail préconisée est de 14 jours. Un-e patient-e peut être considéré-e comme guéri-e 48 heures après la disparition des symptômes. Si le patient a bénéficié d'une PCR en raison de son éligibilité à ce diagnostic biologique, une PCR peut être réalisée 48 heures après la disparition des symptômes.

Document à jour à la date du 16 mars 2020.