Covid-19 : un effet sur le suivi VIH

27 Février 2020
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Une enquête menée auprès de personnes vivant avec le VIH révèle que l’épidémie actuelle de coronavirus, dit Covid-19, a un impact considérable sur la vie des personnes séropositives en Chine, explique un communiqué de l’Onusida (19 février). L’enquête montre « que près d’un tiers d'entre elles (32,6 %) craint de ne plus avoir de médicaments d’ici quelques jours à cause de l’état d’urgence et des restrictions de déplacement dans certaines régions de Chine ». Par ailleurs, la « moitié d’entre elles (48,6 %) indique ne pas savoir où obtenir le prochain renouvellement de leur thérapie antirétrovirale ». Côté officiel, on explique que « le gouvernement et des partenaires communautaires ont lancé un partenariat étroit afin de garantir la continuité de l’accès aux traitements anti-VIH ». Ainsi, le Chinese National Center for Aids/STD Control and Prevention a, selon l’Onusida, chargé des « administrations locales de permettre aux personnes vivant avec le VIH d'obtenir leurs médicaments même hors de leur lieu de résidence habituel ». Le centre a également publié et diffusé une liste des cliniques fournissant une thérapie antirétrovirale. « Le bureau pays de l’Onusida en Chine (….) travaille avec BaiHuaLin, une alliance de personnes vivant avec le VIH, ainsi qu’avec d’autres partenaires communautaires afin d’établir de toute urgence un lien avec les personnes séropositives qui risquent de manquer de médicaments dans les dix à quinze jours prochains et de leur apporter l’assistance nécessaire », indique l’agence onusienne. « Les personnes vivant avec le VIH doivent continuer à obtenir les médicaments dont elles ont besoin pour rester en vie, a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida. Nous devons garantir que quiconque ayant besoin d’un traitement au VIH y ait accès, peu importe où il ou elle se trouve. » L’état d’urgence ayant été déclaré dans certaines villes, cela signifie pour les personnes séropositives originaires d’une autre localité, qui se trouvent néanmoins dans ces zones, qu’elles ne peuvent plus rentrer chez elles et accéder aux services liés au VIH, y compris leur traitement, fournis par leur prestataire de santé habituel. Alors que la grande majorité des personnes interrogées (82 %) déclare avoir reçu les informations nécessaires pour évaluer leurs propres risques et prendre des mesures préventives contre le Covid-19, la plupart (près de 90 %) souhaitent davantage d’informations sur les mesures de protection spécifiques destinées aux personnes vivant avec le VIH. À l’image du reste de la population, 60 % d'entre elles indiquent avoir manqué d’équipement de protection individuel et domestique, comme des masques, du savon et du désinfectant, de l’alcool médical ou des gants. Près d’un tiers indique avoir peur et avoir besoin d’un soutien psychologique au cours de l’épidémie de Covid-19. « Nous devons savoir combien de personnes vivant avec le VIH ont contracté le Covid-19, si elles sont davantage exposées à un risque de contamination et, en cas de contamination au coronavirus, si leur résistance est réduite. Au stade actuel de l’épidémie, il reste encore de nombreuses inconnues. Nous devons combler ces lacunes, et ce, sans perdre une seconde », a ajouté la directrice de l’Onusida.

Les données citées proviennent d’une enquête qui a été élaborée et menée conjointement par l’Onusida et BaiHuaLin. Plus de 1 000 personnes vivant avec le VIH y ont participé. Les réponses ont été recueillies du 5 au 10 février 2020.