Covid : feu vert aux autotests

22 Mars 2021
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Les autotests sur prélèvement nasal pour dépister une infection par le virus de la Covid-19 peuvent désormais être utilisés par les Français-es. C’est ce qu’indique un avis récent de la Haute autorité de santé (HAS qui recommande l’utilisation des autotests antigéniques chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans dans les deux situations suivantes : indication médicale, dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle en alternative aux TDR/Trod antigéniques sur prélèvement nasopharyngé ou nasal. Le choix entre Trod et autotest dépend du mode d’organisation du dépistage et de la volonté et de l’aptitude de chacun à réaliser l’un ou l’autre test ; indication dans le cadre d’une utilisation restreinte à la sphère privée (par exemple, avant une rencontre avec des proches…). Le test devra idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la visite. Les autotests sont des tests de dépistage simples, réalisables par la personne elle-même (auto-prélèvement, réalisation et interprétation du test), sans devoir faire appel à un-e professionnel-le de santé. L'autotest est un test antigénique, semblable à un coton-tige et moins long que les écouvillons utilisés dans le cadre d'un test PCR. Il suffit de le frotter sur ses parois nasales (intérieur du nez), puis de tremper la tige dans une solution aqueuse qui détecte la présence du Covid-19 en moins de trente minutes. Pour lire le résultat, la solution doit être versée sur une lamelle, à la manière d'un test de grossesse. Les autotests étant des tests antigéniques, ils ne sont pas aussi précis que les tests RT-PCR. En cas de résultat positif, ils devront d'ailleurs être confirmés par un test RT-PCR, qui permet également de caractériser le variant en présence. Une étude de l'autorité sanitaire allemande, l'Institut Robert-Koch, estime à 71,7 % la capacité moyenne de plusieurs références d'autotests, rappelle l’AFP. Selon la HAS, pour les tests de diagnostic rapide (TDR) et les tests rapides d'orientation diagnostique (Trod) - deux autres tests passés au crible par la Haute autorité dans son dernier avis, les « premières données rapportent des sensibilités cliniques de l'ordre de 80 à 95 % chez les patients symptomatiques et de l'ordre de 50 à 60 % chez les personnes asymptomatiques ». « Ces performances sont possiblement extrapolables aux autotests, mais la HAS souligne que le suivi des performances de ces tests dans les conditions réelles d'utilisation est essentiel.» Ces autotests peuvent servir dans une indication médicale en complémentarité des modalités de dépistage existantes : chez les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans, ou dans le cadre d'un dépistage répété ciblé à large échelle. Par ailleurs, « la HAS recommande au ministère de la santé et aux fabricants d'autotests antigéniques de mettre en place des modalités de traçabilité », pour suivre les personnes dépistées positives par un autotest. À l'instar des autres tests, les autotests devraient être 100 % pris en charge par la Sécurité sociale sur présentation de la carte vitale, grâce à l'avis positif de la HAS. Selon Franceinfo, leur coût sans remboursement pourrait être d'environ dix euros l'unité quand, en Allemagne par exemple, un autotest est tarifé entre cinq et dix euros. Les autotests sont en vente depuis la mi-mars. On devrait les trouver en supermarchés comme en officines. Les différents fabricants d'autotests devront soumettre chacun leurs tests à l'Agence des médicaments, la décision finale revenant au ministère de la Santé.