Covid : un rapport dénonce la gestion

11 Juillet 2020
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La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), qui chapeaute les 247 000 pompiers du pays a réalisé et publié un rapport sur la crise de la Covid-19. Selon, cette fédération, cette épidémie aurait dû être l'occasion de mobiliser au mieux tous les administrations et services de secours. Il semble que cela n’ait pas été le cas si on en juge par un rapport interne destiné au ministère de l'Intérieur, et révélé le 5 juillet dernier par Le Parisien. Le document dresse un constat cinglant de la gestion de la crise par le gouvernement, accusé d'en avoir confié le pilotage au seul ministère de la Santé. Ce rapport vient alimenter des tensions de longue date entre les pompiers, qui dépendent de l'Intérieur, et les services de santé sur la façon de gérer les appels d'urgence, le secours et le transport des malades, explique l’AFP. Ce document « n'est pas finalisé et ne devait pas fuiter dans la presse », a précisé auprès de l'AFP Hugues Deregnaucourt, vice-président de la FNSPF, tout en assumant ces critiques cinglantes vis-à-vis du ministère de la Santé et de ses Agences régionales de santé (ARS). Dans cette crise, on a confié à l'administration de la Santé « le rôle de commandant de crise, alors que rien dans son organisation et sa culture ne le prédisposait à assurer efficacement ce rôle », dénonce la FNSPF. Et le rapport d’avancer que jusqu'à la mi-mars, le ministère de l'Intérieur et les préfets ont été exclus du processus de décision. Puis, il y eut « une organisation bicéphale entre les ministères de la Santé et de l'Intérieur », là où, selon cette fédération, il aurait fallu « un commandement unique ». Tout cela a largement compliqué le travail et l'organisation des services de secours sur le terrain. La FNSPF dénonce également la saturation du numéro d'urgence 15, régulé par le Samu, avec, selon elle, des temps d'attente avoisinant parfois les quarante minutes. Et en profite pour réclamer à nouveau l'instauration de deux numéros, le 112 pour les urgences et le 116-117 pour d'autres soins, pour soulager les standards du Samu (15) comme les siens (17) inondés d'appels pas toujours urgents. Le rapport épingle également les centaines d'évacuations de patients-es en TGV ou en hélicoptère visant à désengorger les hôpitaux, une « véritable esbroufe » selon la fédération, « car souvent il y avait de la place dans la clinique d'en face ». Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé a regretté la publication « en pleine crise » d'un « rapport clairement pas étayé » qui « ne reflète pas les actions » des professionnels-les mobilisés-es. Il a récusé toute absence de communication entre les agences régionales de santé et les préfectures et justifié les évacuations en train depuis l'Île-de-France où, « fin mars, il ne restait plus qu'un lit de réanimation disponible ».