Covid : une étude sur le plasma

21 Mai 2021
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En avril dernier, l’établissement français du sang (EFS) Auvergne-Rhône-Alpes a lancé un essai clinique baptisé « CovidEp » fondé sur le renouvellement du plasma (partie du liquide sanguin) de personnes atteintes de formes graves de la Covid-19 afin de leur éviter l’intubation. « Les difficultés respiratoires des malades semblent être en partie liées à une forte présence de substances inflammatoires dans le sang. On cherche à enlever ces substances anormales pendant quelques jours pour que le patient passe le cap de cette hyper inflammation », explique à l’AFP le Dr Olivier Hequet, l’un des coordinateurs de l’étude. Le protocole s’adresse à des personnes volontaires, souffrant d’une détresse respiratoire modérée, et placées sous « optiflow », une technique d’oxygénation pulmonaire à très haut débit, moins invasive que l’intubation. À raison de séances d’une heure trente, trois jours de suite, trois litres de plasma sont retirés et remplacés dans le corps des participants-es par du plasma de donneurs sains. « On a choisi de ne pas traiter une trop grande masse plasmatique pour ne pas déstabiliser les patients », précise le Dr Hequet. « Il y a dans leur plasma tout un tas de substances inflammatoires, de la coagulation et de l’immunité, qui sont complètement désorganisées. L’idée est d’en retirer au moins 60 % à chaque séance », décrit le chercheur. « On pense que ces substances anormales sont aussi fixées dans les tissus. L’hypothèse est que les retirer du sang le premier jour va attirer celles logées dans ces tissus de nouveau vers le sang. Les séances répétées permettront de mieux les éliminer », poursuit ce spécialiste de l’immunologie clinique, cité par l’AFP. Le critère principal d’évaluation de l’essai sera le taux d’intubation à dix jours après le début du cycle de transfusions. L’état respiratoire de la personne malade à court terme, son immunité et son pronostic à plus long terme seront aussi étudiés. Mené en partenariat avec les Hospices Civils de Lyon, des établissements privés de la région Auvergne-Rhône-Alpes ainsi qu’un service de réanimation de La Pitié-Salpêtrière (AP-HP, Paris), l’essai clinique est encore en phase de démarrage et espère présenter des résultats intermédiaires d’ici au début de l’été.  Un comité scientifique et médical indépendant en validera les conclusions.