Crack : des mairies saisissent la justice

16 Février 2022
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Les mairies de Paris, Pantin et Aubervilliers, ainsi que le département de Seine-Saint-Denis, annoncent avoir saisi mercredi 9 février le tribunal administratif pour obliger l'État à une prise en charge médico-sociale des consommateurs-rices de crack installés-es depuis septembre dans un square porte de la Villette. La requête en référé « mesures utiles », que les quatre collectivités disent avoir déposé devant le tribunal administratif, vise à enjoindre l'État de prendre « des mesures d'urgence afin de résoudre la situation très préoccupante à laquelle nous assistons depuis des mois porte de La Villette », a déclaré Nicolas Nordman, l'adjoint (PS) à la sécurité de la maire de Paris Anne Hidalgo, cité par l’AFP. L'État doit, « à titre provisoire et conservatoire », proposer « un hébergement d'urgence permettant une prise en charge médico-sociale des toxicomanes installés dans les 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris et à la lisière de la Seine-Saint-Denis, ou, à tout le moins, toute mesure utile permettant de préserver la santé, la dignité des personnes concernées ainsi que leur sécurité et celle des riverains », estiment les collectivités dans un communiqué commun. Depuis septembre et le déplacement de ces 150 à 200 personnes consommatrices afin de soulager les Jardins d'Eole (XVIIIe), précédent point de regroupement, « l'inertie des pouvoirs publics étatiques est patente alors qu'ils sont compétents tant en matière sanitaire (...) qu'en matière d'hébergement d'urgence ou d'ordre public », estiment encore les collectivités. Présent au Conseil de Paris pour les questions d'actualité, le préfet de police Didier Lallement a fustigé l'action en justice entreprise par la mairie de Paris et les autres collectivités. « Vous ne pouvez pas à la fois appeler à des solutions communes et en même temps expliquer qu'il y a un débat devant les tribunaux. Je ne comprends plus rien et j’en suis navré », a-t-il déclaré.  « La chose est très simple à comprendre, nous mettons en cause la non-action de l'État", lui a répondu Anne Hidalgo. « Nous n'avons pas le soutien de la force de police nécessaire à faire vivre des lieux dans lesquels on peut à la fois sécuriser les riverains et accompagner les personnes toxicomanes », a expliqué la candidate du PS à l'élection présidentielle.