Crack à Paris : polémiques

31 Mai 2021
712 lectures
Notez l'article : 
0
 

La situation des personnes consommatrices de crack dans le quartier de Stalingrad à Paris suscite de nombreuses réactions et prend les accents de la polémique. Interrogée dans Le Figaro (21 mai), la maire de paris, Anne Hidalgo, s’est dite « très en colère ». « La bataille contre le trafic des stupéfiants est le rôle de l’État. C’est à l’État aussi de prendre en charge les toxicomanes. Les 400 lits proposés dans le plan crack sont dérisoires », commente-t-elle dans les colonnes du quotidien. « Je n’ai aucune réponse à mes alertes de la part de la préfecture de région et de l’agence régionale de santé (…) Le préfet de police me dit que la seule solution pour soulager momentanément les habitants de Stalingrad est de déplacer le problème en ouvrant un square ailleurs jusqu’à 1 heure du matin. Mais je ne peux pas me satisfaire de cette politique à court terme qui consiste à transférer le problème d’un quartier à un autre. Il n’est pas acceptable que l’État laisse pourrir la situation, n’arrête pas les dealers. J’attends de l’État un plan antidrogue digne de ce nom », tonne-t-elle. Interrogée sur la dépénalisation du cannabis, voici ce qu’explique l’édile. « Je constate que la prohibition n’a pas résolu le problème. Je ne serais d’accord pour une dépénalisation qu’à la seule condition d’un plan massif d’accompagnement, de prévention des addictions. Si l’on ne se dote pas d’un tel plan qui relève d’une politique de santé publique, alors la dépénalisation sera un échec ». Le député LREM de Paris et ancien ministre Mounir Mahjoubi est intervenu dans le débat. Il ne propose rien moins que de « décréter un état d'urgence local », comme l’a rapporté Cnews. « Dans les rues, les parkings, les halls d'immeuble : agressions, harcèlement, exhibition, prostitution et aujourd'hui, viol. Il faut décréter un état d'urgence local et recevoir un renfort national exceptionnel », a indiqué le député sur Twitter. Il conteste l’efficacité du déplacement des personnes consommatrices dans les jardins d'Éole, dans le 18e arrondissement, mis en place par l'État. Il ne serait pas suffisant. « Pour que cette opération puisse fonctionner, il fallait impérativement sécuriser 24/24 et 7/7 ce jardin et les rues d'Aubervilliers et de Riquet et assurer une présence médico-sociale permanente dans le jardin », préconise-t-il, expliquant que « ce n'était pas le cas » pour le moment. Mounir Mahjoubi explique avoir « renouvelé [ses] inquiétudes au ministre de l'Intérieur », souhaitant que Gérald Darmanin « propose une alternative ». De son côté, toujours sur le sujet des « drogues », le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé lundi 24 mai à Marseille la création d'une nouvelle amende dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants pour les « guetteurs » ou les « squatteurs de halls d'immeuble ». « À partir du mois d'octobre, je donnerai à tous les policiers et tous les gendarmes la possibilité de faire également une amende forfaitaire inscrite sur le casier judiciaire pour les guetteurs, ceux qui occupent les halls d'immeuble », a annoncé Gérald Darmanin. L’idée serait que les fonctionnaires de police et les gendarmes puissent s'appuyer sur les caméras de vidéosurveillance, et les « caméras piéton » qui les équiperont à partir de juillet. Le principe de cette nouvelle amende a été voté en mars 2019 en parallèle de l’amende délictuelle forfaitaire.