Crime transphobe et amnistie

15 Septembre 2020
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Révoltant ! En octobre 2014, le marine Joseph Scott Pemberton rencontre Jennifer Laude dans un bar de la ville d’Olongapo (Philippines). Il la tue dans une chambre d’hôtel après avoir découvert qu’elle était une femme transgenre. Comme le rapporte le journal philippin The Manila Bulletin (7 septembre), le militaire américain est condamné en 2015 à 12 ans de prison. Un crime, une sanction pénale. C’était sans compter sur une décision récente du président philippin Rodrigo Duterte. Selon le journal, le président philippin a décidé de lui accorder une grâce présidentielle absolue le 7 septembre. Joseph Scott Pemberton va donc être libéré et pouvoir rentrer chez lui. D’après le Manila Bulletin, la grâce présidentielle est intervenue quelques jours après qu’un tribunal local a ordonné la libération anticipée de Pemberton en raison d’une réduction de sa peine de prison pour bonne conduite. Cette dernière avait précédemment déjà été ramenée à dix ans de prison par la justice philippine. Le quotidien indique qu’un « porte-parole du président philippin a expliqué que le Président a effacé la peine de Pemberton, mais qu’il restait coupable d’avoir tué Jennifer Laude, et que Duterte n’avait pas à donner de justification pour expliquer l’octroi d’une grâce présidentielle ». Du côté de la famille de la victime, on dénonce sévèrement cette grâce : « C’est une injustice, non seulement pour Jennifer Laude et sa famille, mais aussi pour le peuple philippin », a déclaré l’avocate de la famille Virginia Lacsa Suarez. « Pourquoi gracier un étranger, un soldat américain qui a commis un crime atroce ? », interroge fort justement l’avocate. Elle déplore aussi que le meurtre de Jennifer Laude « reflète la discrimination et la violence systématiques infligées par les États-Unis aux Philippines, aux femmes, aux enfants et à la communauté LGBTQ. »