Crise de l’hôpital : FAS enquête

20 Octobre 2022
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Crash test. De nombreux-ses acteurs-rices se sont exprimés-es, ces derniers mois, dans les médias sur la crise de l’hôpital, dont les élus-es locaux-les et, au premier chef, les soignants-es, mais on a peu entendu la parole des personnes usagères de la santé, « pourtant touchées de plein fouet par les difficultés croissantes du système de santé », comme le pointe France Assos Santé (FAS), dans un communiqué (3 octobre) : « À leur tour, les patients témoignent d’une situation critique ! ». Cette absence de parole, le collectif entend y pallier. Il a donc réalisé, en juin dernier une « enquête exclusive auprès de 655 patients-es et représentants-es d’usagers-ères, avec le relais de ses associations membres et délégations régionales ». Les résultats apportent un « éclairage de l’intérieur sur les problèmes à l’hôpital ». « Ils confirment l’extrême mise en tension des personnels soignants et ses conséquences délétères sur la prise en charge des patients à toutes les étapes de leur parcours », note FAS. Quels sont les constats ? Les personnes usagères « font état de fermetures de lits ou de services, de déprogrammations chirurgicales, de reports de rendez-vous et d’une détérioration des relations soignants/soignés (manque d’écoute et de disponibilité de la part du personnel), qui mettent en péril la qualité, la continuité et la sécurité des soins », explique le communiqué. « La situation est particulièrement critique dans les services d’urgences avec la réduction ou la fermeture de services et dans les services de soins programmés ». Le bilan est sévère, puisque FAS fait état de « conséquences palpables sur la qualité et la sécurité des soins, les droits fondamentaux et la santé mentale des usagers-ères ». Selon l’étude, les fermetures et fonctionnements dégradés qui ont été pointés ont impacté gravement les prises en charge. Par exemple, FAS note que la « dégradation de l’offre avec un retard ou report de soins, du fait des déprogrammations » a eu un impact sur la « sécurité des prises en charge ». Les délais s’allongent, créant des retards de prise en charge, des temps de consultation raccourcis, des ruptures de parcours de soins et la désorientation des patients-es. Les témoignages recueillis dans l’étude indiquent une situation « particulièrement critique pour les personnes âgées, pour les personnes en situation de handicap et pour les personnes souffrant de problèmes psychiques, pour lesquelles les retards de soin et longues attentes (…) entraînent une aggravation des symptômes ». Autre exemple : la dégradation du lien soignant-e/soigné-e du fait des tensions au sein du système de santé. Les témoignages pointent des patients-es insuffisamment écoutés-es e insuffisamment informés-es. « De nombreux témoignages font état d’un sentiment d’abandon. Les usagers-ères évoquent le stress et l’anxiété liés au morcellement de leur parcours de soins », note FAS. Dans son communiqué, le collectif rappelle qu’il est « urgent de faire barrage à la dégradation des relations soignants/soignés », notamment en renforçant la démocratie en santé.