De meilleurs masques

17 Février 2021
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Les consignes relatives aux masques de protection contre la Covid-19 n’ont pas manqué, depuis les débuts de la pandémie. En janvier dernier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommandait de ne plus utiliser les masques en tissu fabriqués à la maison. Face à des variants (anglais, sud-africain, brésilien) plus contagieux du coronavirus, de nombreux experts-es estiment qu'il faut repenser les règles autour du port du masque. Ils-elles proposent ainsi de porter des masques de meilleure qualité, respectant des normes plus strictes, ou, à défaut, un masque chirurgical superposé à un masque en tissu. D’un point de vue général, les scientifiques conviennent que le virus est principalement diffusé dans l'air, bien plus que via des surfaces contaminées. Par ailleurs, des travaux scientifiques expliquent que de très fines gouttelettes, pouvant être projetées jusqu'à plusieurs mètres lorsque quelqu'un parle ou respire, peuvent suffire à transmettre le virus. Et comme les nouveaux variants se transmettent plus facilement que le virus qui circulait jusqu'ici, il convient d’adapter la stratégie concernant les masques. « L'efficacité d'un masque dépend de deux choses : la filtration et son ajustement », a expliqué à l’AFP (8 février) Linsey Marr, professeure à l'université Virginia-Tech qui a étudié les maladies se transmettant par voie aérienne. « Une bonne filtration empêche autant de particules que possible de passer et un bon ajustement veut dire qu'il n'y a aucune fuite sur les bords de votre masque, par lesquelles l'air, et donc le virus, peut passer », ajoute-t-elle. Même un petit espace peut conduire à une efficacité réduite de 50 %, selon la chercheuse. Les meilleurs matériaux pour bloquer les très fines particules incluent le polypropylène non tissé, utilisé dans beaucoup de masques chirurgicaux ou les masques plus filtrants comme les KN95. Pour ce qui est des tissus, le coton très serré est ce qui marche le mieux, selon Linsey Marr, citée par l’AFP « Vous devriez sentir votre masque être aspiré vers l'intérieur lorsque vous inspirez et, si vous placez vos mains sur les côtés, vous ne devriez pas sentir d'air sortir lorsque vous expirez », explique la scientifique. Les masques comportant une tige en métal permettent de mieux épouser la forme du nez, et ils sont mieux ajustés lorsque les élastiques font le tour de la tête, et non seulement des oreilles. Voilà pour les conseils. « Si vous portez un masque en tissu, choisissez-en un qui a de multiples couches, idéalement avec une petite poche qui permet de glisser un bon filtre à l'intérieur », recommande la chercheuse. « Ou bien vous pouvez le doubler en portant un masque chirurgical sous un masque en tissu. » Les masques chirurgicaux sont faits d'un matériau qui filtre bien, mais ils ont tendance à être assez lâches. Ajouter un masque en tissu peut donc permettre de maintenir ses bords contre le visage, réduisant ainsi les fuites. Ajouter une couche améliore aussi la filtration si une couche retient 50 % des particules ; en ajouter une seconde permettra d'atteindre 75 %. Autre option, les masques de type KN95, ou FFP2 selon les pays, souvent jusqu'ici réservés aux soignants-es sont les masques les plus filtrants. « Ils procurent tous un niveau similaire de filtration, pour les particules qui entrent comme pour celles qui sortent », explique Ranu Dhillon, médecin au Brigham and Women's Hospital et à la Harvard Medical School, interrogé par l’AFP. Dans une communication du 20 janvier dernier, le HCSP recommande le « port conforme de masques de grande performance de filtration comme les masques grand public en tissu réutilisables de catégorie 1 respectant les préconisations de l’Afnor et les masques à usage médical à usage unique respectant la norme EN 14683 (masques dits chirurgicaux) ».