Débattre sur l'euthanasie

20 Mai 2021
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Quelque 300 députés-es français-es de tous bords, soit plus de la moitié des membres de l’Assemblée nationale, ont demandé vendredi 7 mai au Premier ministre Jean Castex d’inscrire à l’ordre du jour la proposition de loi autorisant l’euthanasie, dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril, indique l’AFP, citant un courrier parlementaire. Plusieurs ministres ont apporté leur soutien à ce texte. Malgré un large soutien, la proposition de loi ouvrant un droit à « une fin de vie libre et choisie » du député centriste d’opposition Olivier Falorni n’a pu être adoptée face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus-es Les Républicains (droite, opposition) et un temps contraint de discussion, le 8 avril. « Il importe maintenant de poursuivre ce travail parlementaire. Les Français demandent instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants » en pleine pandémie de Covid-19, soulignent ces 296 députés-es (sur les 577 membres de la chambre basse du parlement) emmenés par la présidente de la commission des Lois, la députée Yaël Braun-Pivet (LREM). « Nous ne pensons pas que cette loi se prête à un débat de campagne électorale, ce sujet nous élevant tous au-dessus de nos appartenances partisanes. Il nous paraît préférable d’organiser dès maintenant le travail parlementaire souhaitable pour avancer sur cet important sujet de société », ajoutent ces députés-es, parmi lesquels-les le candidat à l’élection présidentielle de 2022 Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche radicale) et le numéro un du Parti socialiste Olivier Faure. « Le débat mérite d’avoir lieu, ça ne fait aucun doute » mais il a « besoin de temps », sur un sujet aussi « sensible », avait estimé devant l’Assemblée le ministre de la Santé Olivier Véran. Le ministre a cependant promis une meilleure application de la loi française actuelle, dite Claeys-Leonetti, votée en 2016, qui prévoit une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort, mais sans euthanasie active. « Je crois qu’il nous faudra avancer sur le sujet de la fin de vie », mais « un tel sujet doit nécessairement s’inscrire dans un débat sociétal de fond sur l’accompagnement de la fin de vie, sur l’aide active à mourir et sur les limites à y mettre », avait aussi déclaré le patron des députés-es LREM Christophe Castaner, dont plus de la moitié des troupes a signé le courrier adressé au chef du gouvernement.