Décès de Bruno Pascal Chevalier

Militant, c’est sans doute le mot qui résume le mieux ce que fut, dans l’action publique, Bruno Pascal Chevalier. Acharné, c’est assurément l’adjectif qui lui convient le plus tant ce militant de la lutte contre le VIH a laissé sa marque et impressionné par sa détermination. La manifestation la plus forte de ce tempérament fut, en  2007, dans le combat qu’il a mené contre les franchises médicales alors que Roselyne Bachelot était ministre de la Santé. Il avait alors entamé une grève personnelle des soins de plusieurs mois, interrompant son traitement contre le VIH pour dénoncer cette mesure pénalisant l’ensemble des personnes malades. Bruno Pascal Chevalier fut dans les années 90 un volontaire de AIDES 91, puis s’était engagé dans d’autres groupes dont Act Up-Paris. Son parcours, il l’a toujours conduit pour l’accès aux soins de tous, des personnes les plus démunies, pour que l’argent ne soit jamais un obstacle à la santé. Un accès aux soins qu’il défendait d’une voix au timbre cassé, puissante, révoltée et notamment lors de la campagne présidentielle de 2012. Homme de combats, Bruno Pascal Chevalier s’était aussi engagé contre l’oubli des morts du sida au sein du Patchwork des noms. Il militait également à Ensemble pour une santé solidaire, un mouvement qu’il avait créé. En septembre 2008, il avait publié sur Seronet un coup de gueule, "Nous leurs victimes", faisant un sort aux attaques de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, contre les opposants aux franchises médicales. En relisant ses mots, ses formules, difficile de ne pas entendre la voix si puissante du militant acharné qu’il fut. Bruno Pascal Chevalier est décédé le 17 décembre 2012 à son domicile.