Découverte d’une mutation génétique résistante au VIH

15 Septembre 2019
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Une mutation génétique extrêmement rare, responsable d'une maladie musculaire touchant une centaine de personnes, crée une immunité naturelle contre le virus du sida, ont rapporté, fin août, une équipe de chercheurs-ses espagnols-es qui espèrent que ce sera une piste pour de nouveaux médicaments anti-VIH. Jusqu’à présent, on connaissait une première mutation rare, appelée delta32, celle du gène CCR5, qui confère une immunité naturelle contre le VIH. C’est ce qui s’est passé chez le fameux « patient de Berlin », Timothy Ray Brown, guéri du VIH grâce à une greffe de cellules-souches contenant cette mutation rare du gène CCR5. La mutation génétique découverte par l’équipe espagnole concerne un autre gène (Transportine-3 ou TNPO3) ; elle est beaucoup plus rare, indique l’AFP. Elle a été découverte, il y a des années, chez une même famille en Espagne, atteinte d'une maladie musculaire extrêmement rare, appelée dystrophie musculaire des ceintures de type 1F. Des médecins qui connaissaient cette situation se sont aperçus que des chercheurs-ses sur le VIH s'intéressaient à ce même gène, car il joue un rôle dans le transport du virus à l'intérieur des cellules. Ils ont eu l'idée de tenter d'infecter, en laboratoire, du sang provenant des membres de cette famille espagnole avec le virus du sida. Ils ont alors découvert que les lymphocytes de ceux-celles qui avaient cette maladie musculaire rarissime étaient naturellement résistants-es au VIH ; le virus n'arrivait pas à y pénétrer. « Cela nous aide à comprendre beaucoup mieux le transport du virus dans la cellule », a expliqué un des chercheurs José Alcamí, virologue de l'Institut de santé Carlos III à Madrid. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue américaine Plos Pathogens. « Il y a encore beaucoup de choses qu’on connaît mal. Par exemple, on ne sait pas pourquoi 5 % des patients qui sont infectés ne développent pas de sida. Il y a des mécanismes de résistance à l’infection qu’on comprend très mal », a indiqué José Alcami. Reste que les chercheurs-ses estiment que le temps sera encore très long pour voir si cette seconde mutation génétique résistante au VIH permettra de déboucher (ou pas) sur une nouvelle stratégie thérapeutique contre le VIH.