Dépistage contraint : l’ONUSIDA presse la Grèce

31 Août 2013
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L’ONUSIDA s’est dit profondément préoccupé par la réintroduction d’un décret sanitaire en Grèce qui pourrait entraîner des violations des droits de l’homme et empêcher les personnes d’accéder aux services de lutte contre le VIH. "Rien ne prouve que les approches répressives — en particulier celles qui ciblent des membres des populations clés — soient efficaces pour agir contre le VIH. Bien au contraire, de telles mesures dissuadent les personnes les plus touchées par le virus d’accéder aux services salvateurs de prévention et de soins concernant le VIH", explique l’organisme onusien. Introduit initialement en avril 2012, le décret sanitaire visé par l’ONUSIDA prévoit un "contrôle spécifique" et des mesures de "dépistage" à l’encontre des professionnel(le)s du sexe, des migrants et des personnes qui consomment des drogues. Comme le rappelle (31 juillet), le communiqué de l’ONUSIDA : "Peu après l’introduction du décret, plusieurs professionnelles du sexe ont été arrêtées, détenues, testées pour le VIH, poursuivies en justice et leurs photos ont été publiées. Le décret sanitaire a été abrogé en avril 2013 ; toutefois, le gouvernement a réintroduit le décret en juin dernier. L’ONUSIDA est très préoccupé par le fait que cette législation, avec les mêmes dispositions, pourrait permettre de justifier des actions portant atteinte aux droits de l’homme." C’est pour ce motif que l’ONUSIDA "prie instamment les autorités grecques d’abroger le décret sanitaire et d’entamer un dialogue avec des experts de la santé, des organisations de la société civile et autres parties prenantes concernées afin d’élaborer des règles de santé publique appropriées, éclairées par des données probantes et fondées sur les droits. Tous les individus – notamment les professionnel-le-s du sexe et leurs clients, les personnes qui consomment des drogues, les migrants et les demandeurs d’asile – doivent avoir accès aux services volontaires et confidentiels liés au VIH et être protégés contre la discrimination." Ce choix du gouvernement grec a donné lieu à de vives critiques et de nombreux articles. Ce qui a parfois contraint les autorités grecques à réagir. Ainsi comme le rapporte le quotidien algérien "La Liberté" (5 août), l’ambassade de Grèce à Alger a réagi à un article qui "donne probablement l’impression erronée que les autorités grecques exercent une politique xénophobe contre les migrants sans papiers". "Pour la représentation diplomatique grecque, "les questions de santé publique n’ont rien à voir avec la discrimination ou la visée de certaines catégories des personnes, parce qu’elles affectent la population", a cru-t-elle bon de préciser.

Commentaires

Portrait de bernardescudier

 

 

La Grece est-elle devenue une dictature sanitaire ? Les autorités européennes, françaises, politiques et associatives ont-elles mesuré la dimension attentatoire aux libertes individuelles des décrets du gouvernement grec depuis deux ans ?

 

Depuis l'incarcération de prostitué(e)s pour crimes de séropositivité, il y a deux ans, les libertés fondamentales sont menacées peu à peu en matières sanitaire. Que fait l'Institut Pasteur depuis deux ans alors que Papadmitriou son vice président en Grece et également directeur du Kellno, l'agence d'état grecque qui s'occupe des maladies infectieuses dont le Hiv a participé à l'emprisonnement des prostitué(e)s ?

 

Rien. L'Institut Pasteur ne fait rien. Et Papadimitriou, à ce jour, a toujours des responsabilités au sein de l'Institut Pasteur en Grece. Il fait certes l'objet d'une enquête du procureur de la République grecque. Mr Dejouan qui est l'un des directeurs francais de l'Institut Pasteur en France s'est engagé à suivre l'affaire ...

 

Silence radio depuis des mois. Pendant ce temps, le gouvernement grec a restauré des mesures dicriminatoires à l'encontre des étrangers et des malades séropositifs. Pendant ce temps, le gouvernement grec a nommé un ministre d'extreme droite comme ministre de la santé debut Juin .... et a créé ce décret qui légalise le crime de séropositivité, menace les malades du VIH, les drogués, les migrants, et dénie le jugement de justice rendu en Avril 2013 apres le procés des prostitué(e)s.

 

 

Que fait la Croix rouge internationale dont un bureau a été créé trés recemment à Athènes afin de mesurer l'action des Grecs dans les camps de réfugiés aux frontières ou dans les îles, ou dans les prisons comme Koridallos a Athenes ? Rien. La Croix Rouge ne fait rien. Rien.

 

 

Puissent les autorités morales des démocraties dites occidentales se réveiller !

 

 

Bernard Escudier