Dépistage obligatoire au Cameroun : le gouvernement recule

22 Juillet 2016
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Beau pataquès sur le dépistage du VIH au Cameroun avec la valse-hésitation du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda. Dans un premier temps, le gouvernement décide qu’il y aura désormais un dépistage systématique du VIH pour toute personne en consultation dans une formation sanitaire, et cela quel que soit le motif de la consultation. Le ministre exige, dans le même temps, de "mettre directement sous traitement toute personne dépistée et confirmée séropositive sans l’obligation d’une évaluation préalable des CD4, dans le but de "rapprocher les services de prise en charge des populations". Assez rapidement, journaux et sites internet d’infos relaient les réactions de la société civile opposée à cette mesure. C’est notamment le cas des associations de lutte contre le sida qui dénoncent les risques d’une politique de dépistage fondée sur la contrainte. De son côté, la Fondation camerounaise des consommateurs attaque bille en tête la décision ministérielle dans une tribune largement relayée dans les médias. "Le caractère obligatoire contrarie l’approche médicale du consultant et entrave le suivi thérapeutique et psychologique", explique notamment la Fondation. La polémique va durer quelques jours. Elle vient de trouver sa solution, fin juin. Le ministre de la Santé publique vient, en effet, de demander au personnel médical du pays de"proposer, systématiquement et en routine, le test de dépistage du VIH" à toute personne en consultation dans les services hospitaliers, quel que soit le motif de la consultation. Il ne s’agit plus d’imposer ce dépistage comme le ministre le souhaitait. C’est ce qu’indique l’Agence de presse africaine (Apa). L’Apa a obtenu copie d’une lettre circulaire ministérielle qui précise que cette directive doit être mise en œuvre "dans le strict respect des principes déontologiques en la matière".