Des points de distribution du traitement communautaires : l’expérience de Kinshasa

30 Avril 2014
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Depuis deux ans a été développée à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, une offre innovante pour amener le traitement antirétroviral au plus proche des patients. Trois postes de distribution (PODI) gérés par une association communautaire (RENOAC), donc par des non-médicaux, permettent d’accueillir et de distribuer le traitement antirétroviral à près de 2 500 personnes (ce qui représente deux tiers de la file active). Reconnus désormais comme un modèle de bonnes pratiques, ces points santé non médicalisés ont permis de maintenir 90 % de personnes dans le soin, avec un système simplifié (une visite tous les trois mois), rapide (le rendez-vous dure en moyenne 15 minutes au lieu d’une journée de salle d’attente dans les centres médicaux), et offrant également du support par les pairs pour une aide à l’observance. Les conditions pour en bénéficier sont : le fait d’avoir un traitement stable depuis au moins 6 mois, plus de 350 CD4/mm3 et aucune infection opportuniste. Le rendez-vous se passe en deux temps : un entretien pour faire le point avec un agent communautaire, avec prise de poids et contrôle des signes cliniques, puis un passage à la pharmacie pour retirer ses médicaments. Et le tour est joué ! Un bilan médical complet sera tout de même effectué une fois par an auprès d’un médecin. En cas de perdus de vue, une relance par téléphone ou à domicile est prévue, ce qui permet de faire revenir 80 % des patients. Ces PODI se sont même développés pour proposer du dépistage, avec des taux de découvertes de séropositivité supérieurs aux autres centres, plus d’un tiers des résultats étant de nouveaux cas de séropositivité. Cette expérience montre l’efficacité et la bonne acceptabilité d’un modèle communautaire de distribution d’antirétroviraux, qui pourrait d’ailleurs être combiné avec d’autres offres pour être encore plus proches des personnes !