Des traitements de qualité pour les pays du Sud !

25 Juillet 2012
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"Les pays du Sud AUSSI ont droit à des traitements de qualité !", indique AIDES (22 juillet) à l’occasion de la Conférence de Washington. Cette apostrophe fait suite à la publication (22 juillet) d’une étude dans "The Lancet" qui montre à quel point l'accès aux traitements est fragile et complexe, et vient tempérer les excès d'optimisme de cette XIXe conférence internationale. "Selon cette étude, de plus en plus de malades développent des résistances aux traitements de première ligne dans les régions les plus pauvres du monde, en Afrique australe et orientale (+ 29 % de résistances par an). Avec des conséquences immédiates : un traitement qui ne fonctionne plus, c'est une charge virale qui explose et la survie des malades directement menacée. Sur le plan collectif, ce sont des souches virales résistantes qui circulent, à une rapidité exponentielle extrêmement inquiétante. Il est temps de permettre un meilleur accès aux traitements de deuxième et de troisième ligne revendique AIDES. "Nous devons cesser de proposer des traitements aux malades du Sud que plus personne n'oserait prescrire dans les pays du Nord. C'est à la fois indécent sur le plan éthique et dangereux sur le plan de la santé publique. Cette étude vient de le confirmer", a déclaré Bruno Spire, président de AIDES.
AIDES appelle les pays du Nord à accroître leurs financements au Fonds mondial de lutte contre le sida et à faire pression sur les lobbys pharmaceutiques : pour éviter la diffusion de virus résistants et permettre un accès à des traitements de qualité, il faut faciliter le génériquage et l'ouverture des brevets dans les pays en développement. Mais les malades du Sud ont également besoin de systèmes de santé solides et structurés, qui permettent un meilleur suivi des personnes vivant avec le VIH ainsi qu'un approvisionnement régulier en antirétroviraux, pour éviter les ruptures de traitements et le développement des résistances. AIDES appelle les gouvernements africains à respecter leurs engagements pris à Abuja en 2001 et à consacrer 15 % de leurs budgets nationaux aux questions de santé. "10 ans après, seuls 6 pays d'Afrique ont tenu cette promesse, pourtant déterminante pour une riposte efficace contre l'épidémie", a rappelé Stéphane Simonpietri, directeur des programmes internationaux de AIDES.