Déserts médicaux : un rapport

2 Novembre 2021
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« Le compte n’y est pas » dans la lutte contre les déserts médicaux, ont estimé des députés-es MoDem (20 octobre), pendant qu’un rapport sénatorial appelle à mieux associer les élus-es locaux et les collectivités. Face à la pénurie, « on en est à proposer à des professionnels de santé de rester jusqu’à 72 ans en cumulant emploi et retraite. C’est bien qu’il y a un échec total dans l’accès aux soins », a lancé le député Philippe Vigier, lors d’un point presse du MoDem sur le budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2022). « Il y a une faillite au départ dans la prospective » pour trouver une « adéquation entre les professionnels de santé qui partent et ceux qui sortent des facs. On a fait des choses pour que le numerus clausus soit ouvert plus qu’il ne l’est, mais ça ne suffira pas », estime cet élu.  Le groupe MoDem, membre de la majorité, plaide notamment pour expérimenter, sans ordonnance, l’accès direct à certains professionnels-les comme les kinés ou les orthophonistes. Rendu public le 19 octobre, un rapport sénatorial décrit, pour sa part, une « fracture territoriale » : « Non seulement l’État ne remplit pas sa mission de garant de l’équité territoriale en matière de santé, mais il n’est pas toujours facilitateur des projets locaux et impose des contraintes inutiles ». L’État « doit faire plus et mieux », soulignent les rapporteurs-rices Philippe Mouiller (LR, Deux-Sèvres) et Patricia Schillinger (LREM, Haut-Rhin), de la délégation sénatoriale aux Collectivités territoriales, rapporte l’AFP. D’une manière générale, ces deux parlementaires soulignent « la nécessité d’adopter une vision stratégique nationale en étroite concertation avec les collectivités » qui se sont retrouvées en première ligne pendant la crise sanitaire.  Ils souhaitent une concertation « plus approfondie avec les grandes associations d’élus locaux ». Les rapporteurs-rices font état des critiques sévères adressées par les collectivités aux agences régionales de santé (ARS) pendant la crise sanitaire, pointant « un défaut d’accompagnement et de conseil ». « Les délégations départementales, censées rapprocher la gestion des ARS du terrain, ne jouent pas suffisamment le rôle de proximité escompté eu égard à leur périmètre d’intervention limité et à leur faible capacité d’expertise et d’accompagnement des élus », soulignent les auteurs-rices. Ils-elles proposent donc de « renforcer le rôle facilitateur de l’ARS à l’égard des élus locaux » afin de « mieux associer les collectivités territoriales à la politique de santé menée » par ces agences.