Déserts médicaux : une mesure critiquée

2 Novembre 2016
3 528 lectures
Notez l'article : 
0
 

Les députés ont adopté le 19 octobre en commission une mesure visant à lutter contre les déserts médicaux en dissuadant les médecins libéraux de s'installer dans une zone où exercent déjà de nombreux médecins à moins qu'un autre s'en aille. Cette mesure a aussitôt été critiquée par le gouvernement et la profession. L'entourage de la ministre de la Santé Marisol Touraine a fait savoir que le gouvernement y était "fermement opposé". L'amendement, qui sera discuté prochainement dans l'hémicycle, était porté par la députée Annie Le Houerou (PS), rapporteure pour l'Assurance vieillesse. Il stipule que "dans les zones (...) dans lesquelles est constaté un fort excédent en matière d'offre de soins, le conventionnement à l'Assurance maladie d'un médecin libéral ne peut intervenir qu'en concomitance avec la cessation d'activité libérale d'un médecin exerçant dans la même zone", précise l’AFP. Pour la députée, cet amendement propose "une solution simple pour résoudre le problème du déficit des médecins dans certaines zones de notre territoire", via "un dispositif de régulation de l'installation qui existe déjà pour de nombreux autres professionnels de santé", comme les pharmaciens ou infirmiers. Elle a assuré que "le principe de la liberté d'installation des médecins" n'était pas remis en cause avec ce dispositif "souple". Le principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, a dénoncé dans un communiqué une volonté de "contraindre la liberté d'installation des médecins libéraux par un conventionnement sélectif", une "coercition". Il a été rejoint par un autre syndicat de médecins libéraux, le SML, qui a "dénoncé une inégalité de traitement". Le Conseil de l'Ordre a quant à lui condamné "une initiative prise sans concertation avec les acteurs concernés", regrettant "une fausse solution". A suivre.