Destruction du camp de la Villette

1 Février 2022
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Le 24 janvier, la préfecture de police de Paris a fait détruire le camp de la porte de la Villette où vivaient des personnes consommatrices de crack que la préfecture avait placées-là. La Fédération Addiction a réagi dans un communiqué (25 janvier) à cette destruction qui « met de nombreuses personnes en danger » et qui a été prise, « une nouvelle fois, sans concertation avec les acteurs associatifs et sans qu’aucune solution durable ne soit proposée ». « Cette intervention inhumaine et indigne a pour conséquence la mise en danger des personnes déjà très précarisées et présentant de nombreuses problématiques. Nassés toute la journée, les occupants du camp ont perdu leurs papiers et ont été empêchés de se rendre à des rendez-vous médicaux pourtant urgents et nécessaires. La destruction de leurs habitats de fortune, certes indécents dans une société développée, revient à les mettre à la rue sans protection. Aucune mise à l’abri ne leur a été proposée pour affronter une nuit de température négative », a déploré la Fédération Addiction. Pour l’association, le « problème du crack à Paris est loin d’être insoluble », même s’il est complexe. « Mais veut-on résoudre les problèmes posés par le crack à Paris ou assistons-nous à un jeu politique aux dépens des consommateurs de crack, des habitants du quartier et des soignants amenés à intervenir dans des conditions difficiles ? Refusant de construire, l’État s’obstine à détruire. En accentuant la vulnérabilité des personnes, il aggrave les problématiques. Une fois de plus nous constatons la prédominance du ministère de l’Intérieur sur celui de la Santé et l’incapacité à construire une approche cohérente. Nous posons la question : à quoi joue l’État ? », conclut le communiqué de la Fédération Addiction.