Deux femmes poursuivies pour homosexualité

Poursuivies pour homosexualité au Cameroun, deux femmes, Esther, 29 ans, mère d'un enfant, et Martine, 26 ans, mère de deux enfants, ont plaidé non coupable (15 mars) avant que leurs avocats ne demandent l'annulation de la procédure, a constaté un journaliste de l'AFP au Palais de justice à Ambam (sud du pays à 250 km de Yaoundé). Le président du tribunal de première instance a renvoyé le procès au 29 mars pour statuer sur la demande d'annulation de la procédure. Les deux jeunes femmes camerounaises sont notamment poursuivies pour "homosexualité" et  "diffamation", selon le tribunal. Leurs avocats, Maître Alice Nkom, célèbre pour son combat en faveur des homosexuels au Cameroun, et Maitre Abel Longa, ont demandé au tribunal "d'annuler purement et simplement la procédure" parce que "leurs droits ont été bafoués" lors de "l'enquête préliminaire" à la gendarmerie. L’homosexualité est pénalisée au Cameroun où elle est passible d’une peine pouvant aller jusqu'à 5 ans de prison. "Depuis que cette affaire a commencé, nous sommes la risée de tout le monde dans la ville. On nous traite de "sorcières"", a affirmé à l'AFP Esther à sa sortie du tribunal, encadrée par des gendarmes.