Discrimination au travail

13 Décembre 2020
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Les victimes sont deux fois plus nombreuses qu'en 2013 à entamer des démarches à la suite d'une discrimination dans l'emploi en France, selon la 13e édition du baromètre du Défenseur des droits (DDD) et de l'Organisation internationale du travail publié le 1er décembre. Selon cette enquête annuelle, les trois quarts de la population active ayant été confrontée à une discrimination, déclarent avoir entrepris des démarches à la suite des faits, soit un doublement depuis 2013, expliquent les services du DDD, cités par l’AFP. Parmi le quart qui n'ont rien dit, 68 % évoquent la peur de représailles, 60 % indiquent qu'elles ne savaient pas quoi faire et 56 % pensent que cela n'aurait rien changé. Si le dialogue avec la direction reste la démarche la plus effectuée (53 % des cas), le recours à un-e avocat-e ou l'engagement de procédures contentieuses, pratiques marginales en 2013 sont devenues plus courantes. Elles sont passées respectivement de 8 % des personnes discriminées dans le privé qui y ont eu recours ; 4 % et 3 % dans le public, à  17 % et 14 % pour le privé ; 22 % et 15 % pour le public. Le recours aux représentants-es du personnel ou à un syndicat connaît aussi une forte hausse (+21 points dans le public, +15 dans le privé). Ce baromètre sur « la perception des discrimination dans l'emploi » met en évidence l'ampleur des discriminations en France, ainsi que leurs conséquences négatives et durables sur les individus. Même si ce chiffre est en recul de sept points, 23 % des personnes déclarent avoir été victimes de discrimination(s) ou de harcèlement discriminatoire dans l'emploi, sans différence significative selon le secteur d'activité. Les critères de discrimination les plus souvent évoqués sont l'apparence physique (40 % des cas), le sexe (40 %) et l'état de santé (30 %). Une victime sur quatre déclare avoir été confrontée cumulativement à des discriminations, des propos et comportements sexistes, racistes, homophobes, liés à la religion, au handicap ou à l'état de santé, et à des formes de dévalorisation au travail, indiquent les services du DDD. Près de la moitié des personnes discriminées ont connu des conséquences négatives sur leur emploi. Ainsi, 19 % ont été licenciées ou non renouvelées après les faits et 14 % ont reçu un avertissement ou un blâme, ou bien ont été mutées contre leur gré. Près de la moitié évoquent un sentiment de fatigue, de tristesse ou une dégradation de l'état de santé.

L'enquête a été conduite par téléphone du 6 février au 14 mai 2020 par l'institut BVA auprès de deux échantillons représentatifs de 590 salariés-es et de 500 agents-es de la fonction publique, constitués selon la méthode des quotas.