Disparition de Rommel Mendès-Leite

29 Janvier 2016
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Enseignant-chercheur à l’Institut de psychologie de l’université Lyon 2, Rommel Mendes-Leite était aussi l’un des membres de l’équipe Dynamiques sociales et politiques de la vie privée du Centre Max Weber. Il est décédé le 22 janvier dernier des suites d’une longue maladie. Dans un communiqué (25 janvier), ses collègues du laboratoire Centre Max Weber lui ont rendu hommage soulignant sa "grande générosité humaine et intellectuelle". "Une générosité doublée d’une force de travail peu commune comme en témoigne la liste impressionnante de ses travaux scientifiques". Spécialiste reconnu des questions de santé, de genre, des sexualités et des émotions, Rommel Mendes-Leite a été un des pionniers français des études en sciences sociales des sexualités. Combinant les techniques et savoirs d’un anthropologue, d’un psychologue et d’un sociologue, Rommel Mendes-Leite avait beaucoup travaillé dans les années 90 sur le VIH, les prises de risque chez les gays. De nombreux articles ont paru dans le "Journal du sida" à partir de 1992 et dans des revues scientifiques. Il a notamment publié, chez Calmann-Lévy, "Bisexualité, le dernier tabou"(1996). Chez le même éditeur, il avait publié en 2006 "Vivre le VIH", co-écrit avec Maks Banens. Comme le rappelle Yagg, au début des années 90, il avait dirigé chez Gaykitschcamp, la maison d'édition de Patrick Cardon, la collection Université. Il y avait notamment publié "Homosexualités et sida", avec Michael Pollak et  Jacques Van Dem Borghe en 1991 et un ouvrage sur les backrooms co-écrit avec Pierre-Olivier de Busscher publié en 1997. Chercheur atypique, accessible, curieux et cultivé, Rommel Mendes-Leite a été un des pionniers en France des recherches en sciences humaines sur la vie avec le VIH.