Don de sang par des gays : les US veulent assouplir l'interdiction

2 Janvier 2015
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L'Agence américaine du médicament (FDA : Food and Drug Administration) a proposé (23 décembre 2014) d'assouplir l'interdiction faite aux gays de donner leur sang en leur permettant de le faire à la condition qu'ils aient été abstinents pendant un an. "La FDA va prendre les mesures nécessaires pour recommander un changement dans l'interdiction actuelle faite aux hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes de donner leur sang si leur dernier rapport remonte à un an", indique la directrice de la FDA, le docteur Margaret Hamburg, dans un communiqué. L'interdiction à vie aux homosexuels américains de donner leur sang date d'il y a 31 ans, à une époque où l'épidémie de sida faisait rage et où la médecine en savait très peu sur le VIH, rappelle l’AFP. Les opposants à cette interdiction font valoir que les connaissances scientifiques et médicales actuelles ne justifient plus une mesure aussi extrême. La FDA a pris cette décision après avoir examiné au cours des dernières années, en collaboration avec d'autres agences fédérales, les données scientifiques disponibles dont les résultats de plusieurs études récentes ainsi que les recommandations de comités consultatifs d'experts indépendants du ministère de la santé ou de la FDA. La FDA publiera une proposition de recommandation en faveur de ce changement de politique en 2015 qui sera soumis aux commentaires des parties prenantes avant d'être finalisée. Il n’en demeure pas moins que l’annonce fait débat. Des organisations gays ont ainsi estimé que la décision de la FDA, bien qu'allant dans le bon sens, restait discriminatoire pour les homosexuels. "Certains pourraient penser qu'il s'agit d'un progrès mais en réalité exiger l'abstinence pendant un an revient de facto à une interdiction à vie" de donner son sang, estime Gay Men's Health Crisis (GMHC) dans un communiqué publié sur son site Internet. GMHC demande à la FDA d'appliquer un système "basé sur le risque présenté par le donneur de sang, quels que soient son orientation sexuelle ou son sexe, et de cesser de perpétuer la stigmatisation et la discrimination des gays alimentée par l'épidémie du sida". L'Australie, le Japon et le Royaume-Uni ont déjà adopté une disposition imposant une période de douze mois sans relations sexuelles. L'Afrique du Sud impose une période d'abstinence similaire à tous les donneurs de sang potentiels, quelle que soit leur orientation sexuelle. La période durant laquelle les analyses ne peuvent pas détecter la présence du VIH est plutôt courte, mais les scientifiques s'accordent à estimer qu'une durée d'un an est amplement suffisante pour s'assurer qu'une personne n'est pas infectée. Les avancées scientifiques permettent de réaliser rapidement des analyses de sang pour détecter la présence du virus du sida ainsi que d'autres agents pathogènes.