Don du sang : abstinence réduite à 4 mois pour les gays

18 Juillet 2019
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Ce mercredi 17 juillet 2019, la ministre des Solidarités et de la Santé, a annoncé un assouplissement des critères du don du sang des HSH (homme ayant des relations sexuelles avec des hommes), passant de douze à quatre mois d’abstinence. Une décision attendue, puisque Santé publique France avait rendu son rapport en janvier dernier et attendait la décision de la ministre. Les associations de lutte contre le sida AIDES et l’association française des hémophiles rappellent que le « don du sang n’est pas un droit » et qu’il n’a pas à répondre à une demande sociale des donneurs mais aux besoins des receveurs. C’est cette logique et elle seule qui doit être préservée pour garantir la sécurité du système transfusionnel. « Le modèle reposant sur l’ajournement selon des critères, qui ne concernent pas que les pratiques sexuelles, a permis d’éviter toute contamination à VIH via un don du sang depuis 17 ans », rappellent-elles dans un communiqué le 17 juillet. En France, les HSH restent jusqu’à 200 fois plus exposés au VIH que les hétérosexuels. La décision de la ministre est une réponse à Complidon, une enquête de Santé publique France, présentée en décembre dernier, qui avait démontré que l'ouverture du don de sang aux HSH n'avait pas fait augmenter le risque de transmission du VIH par transfusion. Des résultats encourageants qui peuvent, d’ici 2020, permettre un quasi-alignement des critères du don entre homos et hétérosexuels. Avant cela, trois scénarios possibles : première option – la moins probable – le maintien des critères, réduction à quatre mois d'abstinence, ou à quatre mois de mono-partenariat, ce qui équivaut à un alignement avec les non-HSH. C’est donc la solution intermédiaire, et sûrement transitoire qu’a retenue la ministre Agnès Buzyn.