Drague extérieure et VIH : enquête

1 Février 2012
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En 2011, les associations romandes de lutte contre le sida et l’Institut de médecine sociale et préventive de Lausanne ont réalisé une enquête sur les lieux de drague en Suisse romande et en France (dans la zone frontalière). Elle indique une plus grande exposition au risque d’infection au VIH pour les hommes rencontrés sur les lieux de drague par rapport aux données des grandes enquêtes de santé gay comme le Gaysurvey ou EMIS (enquête européenne sur la sexualité entre hommes). Dans l’enquête suisse, l’âge moyen des répondants est de 44 ans. 67% se définissent comme homosexuels, 25% bisexuels, 6% hétérosexuels et 2% ne se reconnaissent pas dans ces catégories (deux personnes ont précisé être trans). Ces hommes se distinguent des répondants aux enquêtes de santé gay générales : par un grand nombre de partenaires sexuels masculins dans les douze derniers mois (médiane 12), en particulier un grand nombre de partenaires avec qui la pénétration anale est pratiquée (médiane 5), un plus grand nombre de partenaires féminines (24% ont eu des partenaires féminines dans les douze derniers mois) et un multi-partenariat plus fort (46% ont eu plus de dix partenaires masculins dans les douze derniers mois). Leur exposition aux risques de transmission du VIH est élevée : 31% ont eu, dans les douze derniers mois, une pénétration anale non protégée avec un partenaire de statut différent du leur ou inconnu. 12% des répondants sont séropositifs pour le VIH et près d’un répondant sur six ignore son statut sérologique. 46% des répondants déclarent connaître la déclaration des experts suisses sur la non-infectiosité des personnes en traitement, avec une charge virale indétectable depuis au moins six mois et sans autres IST. 65% connaissent le traitement d’urgence (PEP ou TPE). Les auteurs de l’enquête considèrent que le haut niveau d’exposition au risque des hommes rencontrés lors de cette enquête soulève la nécessité d’accroître la présence associative dans les lieux de rencontres extérieurs, notamment en renforçant une approche combinée de la prévention (safer sex, traitement, PEP ou TPE, dépistage, etc.) et en soutenant la mise en place d’une offre systématique de dépistage de proximité, régulier et accessible à tous lorsqu’ils le souhaitent, afin de permettre à chacun de construire la prévention qui lui convient.
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