Drogues : le groupe Pompidou se méfie de la crise

8 Janvier 2014
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Fin novembre 2013 étaient réunis à Athènes les correspondants permanents du Groupe Pompidou (groupe de coopération du conseil de l’Europe, compétent en matière de lutte contre l’abus et le trafic illicite de stupéfiants). A cette occasion, ils ont adopté la Déclaration d’Athènes. De quoi s’agit-il ? D’une "Déclaration sur la protection de la santé publique par la prestation de services essentiels dans le cadre des politiques en matière de drogues dans un contexte d’austérité". Bon, dit comme cela, ça peut paraître abscons. Il s’agit, pour faire plus simple, de comprendre mais aussi d’anticiper les "conséquences qui pourraient résulter des effets de la crise économique" sur la consommation de drogues. Dans son communiqué, le Groupe Pompidou dit avoir évoqué "la crise financière et économique mondiale et les mesures d’austérité qui en résultent" et avoir fait état "de leur inquiétude sur le changement des modes de consommation dans ce contexte : plus grande précocité de la première consommation, prévalence croissante de la consommation de drogues injectables, risques d’overdoses parmi les groupes vulnérables notamment, etc." Cette situation-là inquiète le groupe Pompidou. Les représentants des Etats jugent "nécessaire de mieux comprendre les effets de la crise économique sur la consommation de drogue et la politique menée en la matière tant en ce qui concerne l’impact sur certains groupes de population et certains modes de consommation que sur les budgets dédiés. Dans leur texte, les correspondants du Groupe Pompidou ont réaffirmé la "nécessité de fonder les politiques sur des normes d’équité et de qualité et sur le respect des droits de l’Homme ainsi que celle de maintenir une approche équilibrée des politiques publiques mises en œuvre". Ils ont appelé à développer "l’entraide et la coopération au niveau national et international et à engager une action immédiate avec les ONG et la société civile pour assurer une prise en charge intégrée des populations vulnérables". Les représentants des Etats ont également demandé aux acteurs des politiques en matière de drogues de développer "là où c’est nécessaire" une action politique immédiate pour atténuer l’impact de la crise, particulièrement sur les groupes les plus vulnérables, et pour garantir l’accessibilité des services essentiels. Il sont plus particulièrement insisté sur l’obligation de "de parer aux restrictions budgétaires en appliquant de bonnes pratiques, en étudiant des solutions innovantes et en coopérant avec les ONG et la société civile pour optimiser le rapport coût-efficacité des politiques". Cette crise tient du cercle vicieux puisqu’elle alimente le problème de la consommation et qu’elle prive de moyens les acteurs qui assurent la prévention, l’aide aux personnes consommatrices…, c’est en tout cas ce double effet qui semble inquiéter le groupe Pompidou.