Drogues, MdM recommande de réguler

3 Juillet 2018
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A l'occasion de la Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues, le 26 juin, Médecins du Monde (MdM) a dénoncé dans un communiqué les "impacts négatifs sur la santé des lois qui criminalisent l'usage de drogues". L'organisation non gouvernementale a participé à l'opération annuelle "Support dont punish". Cette opération qui mobilise dans de très nombreuses villes dans le monde entier promeut une nouvelle approche des drogues fondée sur la santé publique et les droits humains. "En France, depuis 1970, l’usage de drogues est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende, quel que soit le produit consommé ou le type d’usage (expérimental, occasionnel, régulier). La France est l’un des pays les plus répressifs de l’usage de drogues d’Europe. Cette répression est inefficace puisque les consommations et les pratiques à risques augmentent", rappelle MdM. Cette "approche répressive génère des risques supplémentaires liés à l’illégalité dans laquelle se trouvent les consommateurs : méconnaissance des produits achetés sur le marché noir entraînant des risques de surdoses, consommations à risques, difficile accès à une information fiable et de qualité sur les effets et méfaits des produits, isolement des usagers vis-à-vis des structures de santé, etc." C'est cette approche que Médecins du Monde qui défend depuis 1987 une politique de réduction des risques et de promotion de la santé auprès des personnes qui consomment des drogues en France et à l'international, défend aujourd'hui encore. "La prohibition rend difficile le travail de promotion de la santé, les usagers se cachent par peur des poursuites judiciaires", insiste le docteur Philippe de Botton, président de MdM, dans le communiqué de l'ONG. Cette dernière demande aux pouvoirs publics de "mettre en oeuvre une politique des drogues pragmatique et fondée sur des expériences évaluées" et "la révision de la loi de 1970 sur la base des connaissances les plus récentes sur les usages de drogues et leurs conséquences sanitaires et sociales".