Drogues : un rapport sur les marchés et consommations en Europe

24 Avril 2016
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L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et Europol ont publié, début avril, leur rapport 2016 sur les drogues. "Les marchés des drogues demeurent l'un des domaines les plus rentables pour les groupes criminels organisés (GCO) et, selon nos estimations, les citoyens de l'Union européenne dépensent chaque année plus de 24 milliards d'euros (entre 21 et 31 milliards) en drogues illicites", selon les auteurs du rapport. Ce dernier propose une analyse stratégique destinée à faciliter l'élaboration des politiques des pays de l'UE, rappelle l’AFP. "Il ne fait aucun doute que les marchés des drogues illicites restent l'une des principales menaces pour la sécurité de l'Union européenne", estiment dans un avant-propos Alexis Goosdeel (OEDT) et Rob Wainwright (Europol). Les auteurs soulignent l'impact sur le trafic de drogue d'Internet, qui a fourni "des points de vente ouverts et d'autres cachés, des possibilités de raccourcir les chaînes d'approvisionnement". En 2013, le marché du cannabis représentait environ 38 % du total des marchés des drogues, devant celui de l'héroïne (28 %), de la cocaïne (24 %), des amphétamines (8 %) et de l'ecstasy (3 %). Le cannabis est de loin la drogue la plus consommée dans l'Union européenne : "Il semble qu'environ 1 % des adultes européens consomment du cannabis quotidiennement ou quasi quotidiennement". Quelques 22 millions d'Européens en ont consommé au cours de l'année écoulée. Si les prix ont peu évolué (de 7 à 12 euros par gramme, qu'il s'agisse d'herbe ou de résine), la teneur moyenne en tétrahydrocannabinol (THC) a presque doublé en dix ans - probablement en raison du développement de "techniques de production intensives et sophistiquées". Le rapport pointe depuis 2013 une "inquiétante poussée de l'offre" concernant l'héroïne, accompagnée d'une chute du prix au détail et d'une pureté accrue (1,3 million d'usagers estimés). L'importation en Europe de cocaïne (3,6 millions d'usagers estimés) reste dominée par les groupes criminels colombiens et italiens, avec le développement des groupes nigérians et des Balkans.