Drogues, VIH et dépénalisation

15 Mars 2020
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La question de l’usage des drogues semble, de nouveau, susciter l’intérêt du monde diplomatique. Et ce d’autant que la Commission des stupéfiants des Nations unies s’est récemment réunie à Vienne (Autriche), rappelle l’Onusida. En 2018, les personnes s’injectant des drogues représentaient 12 % des nouvelles infections au VIH dans le monde. Dans des dizaines de pays du monde entier, des lois criminalisant des populations clés ou discriminant des personnes vivant avec le VIH sapent les efforts de prévention contre les nouvelles infections au virus et la mortalité liée au sida, rappelle, une fois encore, l’agence onusienne. A contrario, la dépénalisation de la consommation de drogue et de sa possession pour usage personnel réduit la stigmatisation et la discrimination qui entravent la réduction des risques, l’accès aux soins de santé et aux services juridiques. Dans les pays où la consommation de drogue est dépénalisée et que des programmes complets de réduction des risques sont disponibles, on assiste généralement à une « baisse vertigineuse de la prévalence et de la transmission du VIH » chez les personnes usagères de drogues, souligne l’institution. La République tchèque, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse font partie des rares pays à avoir décriminalisé la consommation de drogue, ainsi que sa possession pour usage personnel et à avoir également investi dans des programmes de réduction des risques. Résultat ?  Dans ces pays, peu de personnes s’injectant des drogues sont diagnostiquées positives au VIH, note l’Onusida. « Alors que l’utilisation ou la consommation de drogue et/ou sa possession pour usage personnel restent une infraction pénale dans au moins 67 pays, il est temps pour les gouvernements de sauter le pas menant à la dépénalisation », conclut l’agence onusienne.