Droits humains et libertés

10 Avril 2022
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La France est « très loin de l'exemplarité qu'on pourrait attendre d'elle » en matière de respect des libertés publiques et des droits humains, dénonce Amnesty International dans son rapport 2021 publié le 29 mars dernier, critiquant notamment une politique d'accueil des migrants-es différente selon qu'ils-elles soient Ukrainiens-nes ou d'autres nationalités. « Ce qu'on a vu depuis quelques semaines tranche singulièrement avec la manière dont, l'année dernière, les pouvoirs publics ont parlé de l'accueil des Afghans » fuyant leur pays après la reprise du pouvoir des talibans mi-août, a souligné, devant la presse, Nathalie Godard, directrice de l'action à Amnesty International France. « C'est une illustration du deux poids, deux mesures aujourd'hui très dénoncé », a-t-elle ajouté. La protection temporaire permettra aux réfugiés-es ukrainiens-nes de séjourner jusqu'à trois ans dans l'Union européenne, d'y travailler, d'accéder au système scolaire et d'y recevoir des soins médicaux. Amnesty International dénonce également les « traitements dégradants » subis par les exilés-es, notamment à Calais (Pas-de-Calais). Et le rapport de souligner : « La police et les autorités locales ont limité leur accès à l'aide humanitaire et les ont soumis à des manœuvres de harcèlement ». Dans son rapport annuel, Amnesty International estime également que la France « fait partie » des 67 pays au monde qui ont « adopté en 2021 des lois qui restreignent la liberté d'expression, d'association et de réunion ». L'ONG cite la promulgation fin juillet 2021 de la loi sur la prévention du terrorisme, qui entérine notamment les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas). La loi sur la responsabilité pénale et la sécurité intérieure du 24 janvier 2022, autorisant les captations d'images de manifestations par les drones, constitue elle, selon Amnesty, « un pas de plus vers la surveillance de masse ». Enfin, la loi dite « séparatismes » du 24 août « risque d'ouvrir la voie à des pratiques discriminatoires » sous couvert de lutte contre l'islamisme radical, estime l'organisation.