Droits LGBTQI+ : rapport de l’Ilga

26 Décembre 2020
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Bien sûr, des progrès ont été accomplis sur les droits des personnes LGBT en 2020. Il n’en demeure pas moins que les relations entre personnes de même sexe sont encore criminalisées dans 69 pays, souligne (14 décembre) un rapport publié par l’Ilga. « Ce chiffre a baissé d’un point cette année, car le Gabon a fait marche arrière par rapport à la disposition criminalisante qu’il avait adoptée en 2019 – qui est devenue la loi de ce type à la vie la plus courte de l’histoire moderne », a noté Lucas Ramón Mendos, coordinateur de la recherche à Ilga Wolrd, auteur principal du rapport 2020. « De plus, la semaine dernière, le parlement du Bhoutan a approuvé un projet de loi visant à dépénaliser les relations consensuelles entre personnes du même sexe, qui pourrait bientôt être promulgué », a- ajouté le militant. Selon l’association, au moins 34 États membres des Nations unies ont appliqué ces lois ces cinq dernières années, même si elle estime que le nombre est « peut-être beaucoup plus élevé ». « Partout où de telles dispositions existent », explique Lucas Ramón Mendos, « les personnes peuvent être dénoncées et arrêtées à tout moment, même si elles sont simplement soupçonnées d’avoir des relations sexuelles avec une personne du même sexe. Les tribunaux les poursuivent activement et les condamnent à la prison, à la flagellation publique, voire à la mort ». Comme cela est constaté dans d’autres travaux, la crise sanitaire de la Covid-19 a aggarvé la situation des personnes LGBTQI+. « Dans de nombreux endroits où les lois étaient déjà une cause d’inégalité, les choses n’ont fait qu’empirer », a dénoncé Julia Ehrt, directrice des programmes d’Ilga World. Et de citer le développement des « zones sans LGBT » en Pologne, en Euorpe ou encore l’exemple de l’Indonésie qui a cherché à donner une nouvelle impulsion aux « thérapies de conversion » et l’annulation de deux interdictions de telles pratiques en Floride, aux États-Unis. L’Ilga World a aussi trouvé des développements positifs en 2020. L’ONG note qu’en juillet dernier, le Soudan a abrogé la peine de mort pour les actes sexuels consensuels entre personnes du même sexe. L’Allemagne a interdit les « thérapies de conversion » au niveau national, et « d’autres juridictions en Australie, au Canada, au Mexique et aux États-Unis ont suivi cet exemple ». L’Ilga World se réjouit également du fait que le mariage pour tous « est désormais une réalité dans 28 États membres des Nations unies ». Le Costa Rica est devenu le premier pays d’Amérique centrale à autoriser le mariage des couples de même sexe. De plus, « trente-quatre États membres des Nations Unies prévoient des formes de reconnaissance du partenariat pour les couples du même sexe, puisque Monaco et le Monténégro ont voté pour leur reconnaissance légale au cours des douze derniers mois », souligne encore l’ONG. En décembre 2020, 81 États membres des Nations Unies disposent de lois protégeant contre la discrimination au travail fondée sur l’orientation sexuelle. « Il y a vingt ans, ces pays n’étaient que quinze », rappelle l’Ilga World.