Efavirenz : contre-indication au 1er trimestre de la grossesse confirmée

18 Mars 2013
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L’efavirenz (Sustiva, aussi contenu dans Atripla) est contrindiqué en France au premier trimestre de la grossesse en raison d’un risque augmenté de malformation cérébrale chez l'enfant à naître. Alors que cette contrindication est discutée (une méta-analyse de 19 études publiée dans la revue "AIDS" avait conclu en 2011 à l'innocuité de l'exposition in-utéro à l'éfavirenz, ce qui avait conduit les autorités américaines, britanniques et l'Organisation mondiale de la santé à modifier leurs recommandations), des données de l’enquête périnatale sur plus de 13 000 naissances confirment cette toxicité. Les auteurs ont constaté une association significative entre l'exposition à l'éfavirenz lors du premier trimestre de grossesse et la survenue de malformations cérébrales (pachygyrie, hydrocéphalie, kyste cérébral, etc.). Le médicament multiplierait par plus de trois le risque de présenter une malformation congénitale au niveau cérébral. De même, l'exposition à la zidovudine (AZT, contenu dans Rétrovir, Combivir, Trizivir) durant le premier trimestre de grossesse est associée à un risque de maladie cardiaque congénitale 2,4 fois supérieur. Pour Jeanne Sibiude (Hôpital Louis Mourier, France), qui a présenté ces données, concernant les pays en voie de développement dans lesquels les femmes enceintes vivant avec le VIH sont traitées avec l'éfavirenz dans le cadre de programmes internationaux, "il convient d'évaluer le rapport bénéfices/risques de cette option thérapeutique".