Efficacité de la Prep à la demande

14 Juillet 2022
2 691 lectures
Notez l'article : 
0
 

La prise de Prep à la demande (discontinue) est aussi efficace qu'en prise en continue annonce l’ANRS | MIE dans un communiqué (6 juillet). Parmi les 3 056 volontaires de l’étude Prevenir, tous à haut risque d’infection, l’incidence du VIH sous Prep était faible (1,1 cas pour 1 000 personnes-années de suivi) et ne différait pas entre le groupe utilisant la Prep au quotidien et celui la prenant à la demande. Peu de données existaient jusqu’alors sur cette modalité de prise de la Prep. Cette étude, qui a duré trois ans, a apporté de nouvelles preuves en faveur de son ajout dans l’offre de prévention du VIH et a conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’approuver pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Six infections par le VIH ont été rapportées au cours du suivi, trois dans chaque groupe, soit 1,1 cas pour 1 000 personnes-années. Les chercheurs-ses ont estimé que 361 infections ont ainsi été évitées. Ces six participants avaient arrêté la Prep quelques semaines ou mois avant le diagnostic du VIH. Parmi eux, une seule mutation de résistance à l’emtricitabine a été détectée. « Contrairement à notre objectif initial, il n’a pas été possible d’évaluer l'impact de cette cohorte sur l'épidémie de VIH parmi les HSH de la région parisienne en raison de la rareté des données fiables sur le nombre de nouveaux diagnostics de VIH en France causée par la sous-déclaration pendant la pandémie de Covid-19 en 2020 », constate le Pr Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP, Université de Paris) et coordinateur de l’étude. Cette recherche a été menée en partenariat avec le milieu associatif, grâce à l’implication de l’association AIDES/Coalition PLUS, des centres de santé sexuelle Le 190 et le Checkpoint Paris dans le recrutement et l’accompagnement des participants volontaires, en lien avec des équipes scientifiques de l’AP-HP, de l’Inserm, de l’Université Paris Cité, de Sorbonne Université, d’Université Aix-Marseille et de l’IRD. Les résultats sont parus le 27 juin dans The Lancet HIV. Pour en savoir plus sur l’étude Prevenir, lire notre interview du professeur Jean-Michel Molina.