Enfants en rétention : le degré zéro de l’humanité

9 Mars 2018
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Dans un communiqué (6 mars), la Cimade est montée au créneau contre le placement d’enfants dans des centres de rétention. L’association voit dans ces décisions : "le degré zéro de l’humanité". "Le gouvernement français a franchi un nouveau cap, avec un enfermement des enfants en rétention qui a pris, ces dernières semaines, des proportions démesurées. Cette pratique traumatisante est marquée par des violations de plus en plus graves des droits fondamentaux, au mépris de l’intérêt supérieur des enfants", dénonce l’association. "Depuis le 1er janvier 2018, 16 familles et 26 enfants ont déjà été victimes de cette politique au sein du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot", explique l’association. Elle mentionne aussi la rétention, fin février, de dix enfants mineurs avec leurs parents. "La durée de leur enfermement a atteint neuf jours, en violation manifeste des limites posées par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui considère ce type de traitement comme étant inhumain et dégradant. La CEDH, saisie en urgence, a demandé vendredi 2 mars au gouvernement français de mettre fin immédiatement à leur enfermement", indique la Cimade. L’association note que ces placements en rétention concernant des familles ont toujours lieu alors que la pratique est dénoncée par des autorités administratives indépendantes comme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ou le Défenseur des droits. Entre 2013 et 2017, le nombre d’enfants en rétention en métropole a été multiplié par 7,6 (de 40 à 305). La Cimade a lancé une pétition "demandant la fin de l’enfermement des enfants en rétention, et à la remise en liberté immédiate des familles qui subissent ce traumatisme".