EpiCOV : statut immunitaire de la population

15 Mai 2020
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Quantifier la proportion de personnes ayant développé des anticorps en réaction au virus Sars-CoV2 et documenter les effets de cette épidémie sur les conditions de vie des Français-es apparaissent comme des enjeux majeurs pour appuyer l’élaboration des stratégies de déconfinement et de prévention les plus adaptées, explique l'Inserm dans un communiqué (27 avril). Ces données peuvent « permettre la détection précoce de toute reprise de l'épidémie et, sur le plus long terme, suivre l’efficacité des mesures prises ». Un projet vise à cela. Il s'agit d'EpiCOV. Porté par l’Inserm et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère de la Santé, en lien avec leurs partenaires (Insee, Santé publique France, CNRS, Ined, Université Paris-Saclay), le projet EpiCOV est une large étude épidémiologique, adossée à une grande enquête statistique, proposant de fournir une cartographie globale et scientifiquement fiable du statut immunitaire de la population et de sa dynamique, sur l’ensemble du territoire, via la collecte d’échantillons biologiques couplée à des questionnaires. L’objectif est de fournir d’une part, une « cartographie précise du statut immunitaire de la population, de la santé, des conditions de vie et des inégalités sociales concernant ces trois paramètres », et d’autre part, un « suivi de la dynamique épidémique à court, moyen et long terme ». Le projet reposera sur une grande enquête nationale auprès d’un échantillon représentatif, sélectionné aléatoirement par l’Insee, de plus de 200 000 personnes de 15 ans ou plus, résidant sur tout le territoire (France métropolitaine, Martinique, Guadeloupe et La Réunion). Ces personnes seront invitées à répondre à un questionnaire (en ligne ou téléphonique) d’une durée de 20 à 30 minutes et, en parallèle, pour 100 000 d’entre elles qui l’acceptent, à réaliser à leur domicile un prélèvement de quelques gouttes de leur sang, qui sera renvoyé par la Poste pour déterminer s’il y a eu contact avec le virus. Les réponses seront traitées de manière confidentielle par les équipes de recherche, dans le respect de la réglementation en vigueur (Secret statistique, CNIL, RGPD). Ce projet permettra « d’éclairer les dimensions spatiales, temporelles, sociodémographiques et familiales de l’épidémie et des mesures de confinement ». Il ambitionne de décrire la fréquence des symptômes du Covid-19, de nourrir les modélisations de l’évolution de l’immunité en population, de fournir des estimations de la fréquence de l’exposition au virus en incluant les formes asymptomatiques pourvoyeuses de transmission, et d’évaluer l’évolution de la santé, du bien-être et des comportements des personnes vivant en France. La collecte des données est prévue jusqu'au 24 mai pour la première vague, et une deuxième vague se déroulera en juin. Des premiers résultats à partir des réponses aux questionnaires devraient être disponibles à l’échelle nationale à la fin du mois de mai. Les premiers résultats sur les prélèvements biologiques seront donnés au plus tôt, en fonction de la disponibilité de tests sérologiques qualifiés, actuellement en cours de développement, et de la capacité des plates-formes de test, à partir de fin mai.