Éradiquer la tuberculose en 25 ans

2 Avril 2019
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Éradiquer la tuberculose d'ici 25 ans avec une stratégie bien ciblée et des financements à la hauteur… c’est possible ont estimé, mi-mars, des experts-es, qui déplorent que cette maladie tue 1,6 million de personnes par an alors qu'on sait comment la soigner et l'éviter. Dans un rapport publié par la revue médicale britannique The Lancet à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (17 mars) ces experts-es de treize pays mettent en garde contre l'immense coût économique et social lié au manque d'action contre cette pandémie. Une amélioration du dépistage, des traitements et de l'information du grand public permettrait de réduire l'impact de cette épidémie qui touche plus de dix millions de personnes chaque année, assurent-ils. La tuberculose, infection pulmonaire grave, transmise par voie aérienne et qui peut se propager au cerveau, est actuellement la maladie infectieuse la plus meurtrière, avec plus de victimes que le sida et le paludisme réunis. L'Organisation des Nations unies pour la tuberculose défend la nécessité d'une « nouvelle stratégie », qui passe par l'accessibilité du diagnostic et du traitement approprié pour les populations à haut risque (les personnes les plus pauvres, la famille de personnes déjà atteintes, les personnes infectées par le VIH, les migrants-es, les personnes en détention, les professionnels-les de santé, etc.) « Actuellement plus du tiers des cas de tuberculose (35 %) ne sont pas diagnostiqués ou traités », rappelle le rapport publié dans The Lancet. Rien qu'en Inde, où se produisent environ les trois-quarts des décès par tuberculose, 290 millions de dollars supplémentaires par an pour subventionner les tests de dépistage et aider les patients-es à terminer leur traitement permettraient de réduire de 28 % le nombre de morts, calcule le rapport. Un montant bien inférieur aux 32 milliards de dollars que coûte chaque année à ce pays la mortalité par tuberculose, pointe-t-il. Il faut aussi traiter les personnes chez qui la maladie est latente (qui ne présentent pas de symptômes), qui représentent un quart de la population mondiale et constituent un « réservoir » pour l'épidémie, souligne l’Organisation des Nations unies pour la tuberculose. Enfin, il faudrait multiplier par quatre les investissements dans la recherche, qui n'étaient que de 726 millions de dollars en 2016, soit dix fois moins que l'argent consacré à la recherche contre le sida, notent les auteurs-es. La tuberculose se soigne normalement en six mois avec quatre antibiotiques conjugués. Mais de plus en plus de souches y sont résistantes et nécessitent jusqu'à deux ans de traitement (avec tous les effets indésirables, parfois graves), liés à ces médicaments.