Espagne et congé menstruel

25 Février 2023
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Droits des femmes. Les députés-es espagnols-es ont voté définitivement jeudi 16 février une loi créant un « congé menstruel » pour les femmes souffrant de règles douloureuses, une mesure inédite en Europe. « C’est un jour historique pour les avancées féministes », a lancé sur Twitter la ministre de l’Égalité Irene Montero, membre de Podemos, alliée des socialistes au sein de l’exécutif. Adopté par 185 voix pour, 154 contre et trois abstentions, ce texte fait de l’Espagne le premier pays en Europe et l’un des rares dans le monde à intégrer cette mesure dans sa législation, à l’instar notamment du Japon, de l’Indonésie ou de la Zambie.  Avec cette loi, « l’arrêt de travail d’une femme en cas de règles incapacitantes » liées, par exemple, « à des pathologies comme l’endométriose » sera « reconnu comme une situation spéciale d’incapacité temporaire » de travail, précise l’AFP. « Il s’agit d’accorder à cette situation pathologique une régulation adaptée afin d’éliminer tout biais négatif » pour les femmes « dans le monde du travail », ajoute le texte. Aucune précision ne figure dans la loi sur la durée de cet arrêt maladie, qui devra être accordé par un-e médecin et sera financé par la Sécurité sociale espagnole. Ce « congé menstruel » a cependant suscité des réticences au sein de l’aile socialiste du gouvernement et a même été critiqué par le syndicat UGT. Cette centrale syndicale (proche des socialistes), l’une des deux plus grandes du pays, s’est notamment inquiétée d’un possible frein à l’embauche des femmes de la part d’employeurs voulant éviter ces absences. Le Parti Populaire (PP, conservateur), principale formation de l’opposition de droite, a voté contre, avançant des « conséquences négatives sur le marché du travail » pour les femmes.