Essai Start : antirétroviraux et prise de poids

27 Décembre 2019
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L’étude Start (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment) est une  étude randomisée, internationale (réalisée sur 80 sites dans 20 pays), qui a réparti et comparé 4 684 personnes vivant avec le VIH avec plus de 500 CD4/mm3 entre deux stratégies de délai d’introduction d’une combinaison antirétrovirale, au choix du clinicien : démarrage immédiat du traitement ou démarrage différé jusqu’à un taux de lymphocytes TCD4 à 350/mm3 ou la survenue d’un événement classant sida (par exemple, la survenue d’une affection opportuniste). L’étude START a montré que les personnes vivant avec le VIH dans le groupe avec traitement immédiat avaient une prise de poids moins importante que celles dans le groupe avec le démarrage différé du traitement. L’objectif d’une étude présentée à la conférence EACS était d’explorer comment cette prise de poids pouvait varier en fonction des caractéristiques à l’inclusion dans l’essai : âge, sexe, origine géographique, consommation de tabac, taux de lymphocytes TCD4, charge virale et combinaisons antirétrovirales (INI, IP, INNTI, etc.). La prise de poids était de 1,13 % avec le traitement immédiat versus 1,92 % avec le traitement différé, pour une différence moyenne de −0,79 %, après un suivi moyen de 3 ans. Il existait une interaction avec la charge virale, puisque les charges virales basses (celles inférieures à 3 000 copies/mL, et inférieures à 50 000 copies/mL) étaient associées à une différence de poids significativement plus importante entre les deux stratégies. Un taux de lymphocytes CD4 élevé (> 600-800/mm3 et > 800/mm3), le fait d’être une femme, et le fait de vivre dans un pays aux ressources limitées étaient associés à une prise de poids moins élevée avec le traitement immédiat. Cette étude semble montrer qu’instaurer un traitement à un taux de lymphocytes CD4 > 500/mm3 est associé à une moindre prise de poids. L’effet sur le poids d’une stratégie de traitement immédiat ou différé semble s’annuler avec les charges virales élevées à l’inclusion (> 50 000 copies/mL), avec une prise de poids plus importante dans les deux groupes, mais comparable suite à la négativation de la charge virale.