Essor des maladies chroniques d'ici 2020

18 Juin 2017
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Selon les données de l’Assurance maladie, un demi-million de personnes de plus seront atteintes d’au moins une maladie chronique ou nécessiteront des soins au long cours d’ici 2020. A cette date, la France devrait donc compter 548 000 personnes de plus qu’en 2015 atteintes d’au moins une pathologie chronique ou nécessitant un traitement au long cours (diabète, cancers, maladie psychiatrique, VIH, etc.). Cette projection a été dévoilée le 31 mai dernier par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) à l’occasion de la présentation d’une analyse "médicalisée" des dépenses de santé en 2015. Comme l’explique "Le Monde" : pour la première fois, les statisticiens de la Cnam ont croisé les prévisions démographiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et les évolutions prévisibles des principales maladies. Ce travail avait pour but d’anticiper les dépenses de santé et d’en identifier les leviers de maîtrise. Par exemple, durant la période (2015-2020), le nombre de personnes atteintes d’une maladie cardio-neuro-vasculaire devrait augmenter de 13 % et passer de 4,5 millions à 5,1 millions de personnes. Dans plusieurs pathologies, l’augmentation est le résultat d’un vieillissement de la population : certaines maladies sont plus présentes avec l’avancée en âge. Durant cette même période, la Cnam estime qu’il y aura : +12 % de cas pour le diabète (455 000 personnes de plus), +10 % pour les maladies respiratoires chroniques (340 000 personnes de plus), +11 % pour les maladies psychiatriques (100 000 personnes de plus), +20 % pour les maladies inflammatoires (234 000 personnes de plus). Petite précision des auteur-e-s de cette projection : une même personne peut être atteinte de plusieurs maladies… dans l’étude elle est comptabilisée chaque fois comme un nouveau cas. Interrogé par "Le Monde", Ayden Tajahmady, le directeur adjoint de la stratégie et des études statistiques à la Cnam, explique que "cette progression peut paraître importante mais il n’y a pas d’explosion. C’est la poursuite d’une tendance qui tend même à se ralentir en raison d’une évolution démographique plus modérée". Ainsi, "l’augmentation du nombre de patients atteints de maladies cardio-neuro-vasculaires ne serait ainsi que de 2,7 % par an jusqu’en 2020, contre 3,3 % chaque année entre 2013 et 2015", précise le quotidien. Il n’en demeure pas moins que ce phénomène alerte l’Assurance maladie qui va devoir répondre à cela dans un budget de plus en plus contraint. Elle compte donc engager des actions de prévention et de "maîtrise médicalisée" des dépenses (réduction de la durée de séjour à l’hôpital, optimisation de l’utilisation des ambulances, etc.). Durant sa campagne, Emmanuel Macron a annoncé qu’il entendait plafonner la progression des dépenses à 2,3 % chaque année (contre 2,1 % cette année, et 1,75 % en 2016). Dans son rapport, la Cnam ne chiffre pas les dépenses supplémentaires qu’entraîneront nécessairement ces centaines de milliers de nouveaux cas. Elle ne l’a pas fait notamment parce qu’elle ne peut pas prédire l’évolution du prix des médicaments.