États-Unis : nouvelle mesure transphobe

7 Juin 2019
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Le ministère américain de la Santé a annoncé (24 mai) l'abrogation prochaine d'une clause protégeant les personnes trans de discriminations dans le système d'assurance santé, provoquant le mécontentement des associations LGBTI+. Le ministère prévoit de supprimer une mention présente dans la loi Obamacare introduite en 2016 sous l’ancienne présidence, qui élargissait notamment la discrimination « sur la base du sexe » à l'identité de genre, rappelle l’AFP. Celle-ci avait été alors définie comme le sentiment intérieur d'être « masculin, féminin, aucun des deux ou un mélange des deux ». Cette mesure était, de fait, protectrice pour les personnes trans. Reste que plusieurs décisions judiciaires ont bloqué l'application de cette mesure. De son côté, Donald Trump a promis d'abroger la grande réforme de son prédécesseur s'il était réélu en 2020… puisqu’il s’avère dans l’impossibilité de le faire aujourdhui : toutes ses tentatives ont échoué faute de votants-es au Congrès. Le changement décidé par le ministère américain de la Santé reviendrait sur la clause afin de « se conformer à l'interprétation stricte » de la justice, a indiqué le ministère dans un communiqué. « Quand le Congrès a interdit la discrimination en fonction du sexe, il l'a fait au regard de la signification stricte du terme, et nous mettons nos règles en conformité », a expliqué le responsable des droits civiques du ministère, Roger Severino, cité par l’AFP. « L'administration Trump fait preuve d'un mépris total pour la santé, la sécurité et l'humanité des femmes et des Américains-es transgenres », a réagi dans un communiqué la cheffe de l'opposition démocrate, Nancy Pelosi, engagée dans un bras de fer avec le président républicain sur à peu près tous les sujets. Les associations de défense des droits des personnes trans ont dénoncé cette décision du ministère… qui s’ajoute à diverses mesures prises à l’encontre des personnes trans : armée, emploi, toilettes séparées dans les campus universitaires… « Personne ne devrait être privé de soins médicaux, quand sa vie et sa santé sont en danger, simplement à cause de ce qu'il est », a affirmé le Centre national pour l'égalité transgenre (NCTE). Selon une étude réalisée en 2015, près d'un quart des personnes trans (23 %) interrogées par le NCTE disaient ne pas avoir consulté un-e médecin l'année précédente parce qu'elles avaient peur d'être mal soignées en tant que personne trans.